«… On vole déjà depuis une vingtaine de minutes. Antoine souhaite montrer une facette plus warbird de son T6 avec une ou deux plongées vers le terrain, façon Pearl Harbor. On prend un peu d’altitude et on part sur la tranche, en allant chercher la VNE à 240 mph. Je jubile. On remonte la piste en herbe à grande vitesse, 300 ft sol, comme dans une attaque au sol. À cette vitesse, le manche devient très lourd, mais quand on le mène bien, c’est vraiment un avion de combat.
Notre vigilance est attirée par l’annonce d’un autogire dans le secteur que l’on repère très vite en visu et qu’on laisse bien à notre gauche. On finira le vol par un « peel off » sur la piste en herbe : une arrivée à grande vitesse à basse altitude au-dessus de la piste, suivie par un virage en montée pour revenir dans le tour de piste avec une bonne alti et une bonne vitesse pour se poser. L’atterrissage est aussi particulier. Il faut se refaire une check essence, préafichage de la puissance. À 150 mph, train sorti, 125 mph, on met un cran de volet et le dernier virage est à 110 mph, la base se fait à l’altitude du circuit : 1400 ft. En cas de panne, on applique vite fait la « MEC », Mixture ? Essence ? Contact ? Et si cela ne donne rien, on sécurise le vol ; bille, vitesse, trajectoire, avec l’idée de chercher un terrain vachable propre, de la terre agricole ou des blés coupés. On ne sort pas le train et on le pose sur le ventre, l’avion est solide, cela limitera les dégâts.
Hors de ce cas de figure, on arrive en base, haut sur le plan, on prend une forte pente, tout réduit, vers 90 mph. En cas de remise de gaz, l’équation est classique : assiette, puissance ; à la rotation, on rentre le train, mais surtout pas les volets, sous peine de décrocher. Rien de bien nouveau. On pose toujours sur l’herbe si la piste existe, cela pardonne mieux et, surtout, cela minimise l’usure des pneus, contrairement aux pistes dures. Je m’essaie au roulage de la place arrière (en théorie, celle du moniteur) : pas de difficulté particulière, mais le zigzag est indispensable, la manette des gaz est sensible, et on a vite fait de prendre de la vitesse. Au parking, moteur coupé, je reste assis dans mon siège. Je ne veux pas en sortir, je suis bien, il y a eu comme un moment de grâce… » JMB