La publication des chiffres de Dassault montre une situation contrastée lors du dernier exercice. Mais l’annonce 2018 s’annonce nettement plus prometteuse pour le constructeur. Pour ne parler d’abord que de la situation économique, le chiffre d’affaires ajusté connaît une croissance significative de 2016 à 2017 passant de 3,5 à 4,8 milliards, avec une part de marché à l’export de 89%. La prise de commandes globale diminue très nettement passant de 9,5 à 3,1 milliards. L’explication est claire : le contrat des Rafale pour l’Inde avait été inscrit en 2016 dopant ainsi le chiffre de l’an dernier. Dans ces prises de commande, le programme Défense n’est donc que de 756 millions (756 contre 8139 millions en 2016), le programme Falcon affiche un solde nettement plus positif avec 2410 millions d’euros contre 1419 en 2016. 2016 a pâti de l’effet Falcon 5X : 15 exemplaires ont été annulés contre seulement 3 en 2017, les commandes de Falcon passent de 33 appareils en 2016 à 41 en 2017. Pour la situation strictement chiffrée, tous les voyants sont au vert : le résultat opérationnel progresse de 218 à 348 millions, idem pour le résultat opérationnel (384 millions en 2016 pour 489 millions en 2017). La trésorerie et les dividendes augmentent aussi : 4121 millions contre 3105 en 2016 pour la première et 127 millions contre 100 pour les seconds. 2018 est une année pleine d’espoir. Personne n’y a échappé : le programme 5X a été abandonné fin 2017, il a été « remplacé » par le 6X annoncé fin février. Par ailleurs, le marché de l’occasion de l’aviation d’affaires a montré des signes de dynamisme fin 2017, principalement aux USA. Les prix se stabilisent, les avions « used » se vendent mieux, la baisse des prix est enrayée et Eric Trappier y voit un signe nettement positif pour la vente d’avions neufs. Pour le dirigeant, le marché attend une grande cabine dans la classe des 5000 nautiques. Ces deux facteurs laissent augurer une meilleure conjoncture que le milieu espère depuis plusieurs années. À noter que Dassault a fêté en 2017 le 2500e Falcon vendu. Par ailleurs, 49 Falcon ont été livrés en 2017 comme en 2016 alors que le constructeur tablait sur 45 appareils. Aujourd’hui, le carnet de commande Falcon comprend 52 appareils au 31 décembre contre 63 au 31 décembre 2016, des chiffres qui ne tiennent naturellement pas compte de la montée en puissance commerciale du 6X dont la commercialisation a déjà commencé. Logiquement, le carnet de commandes Falcon est de 2,6 milliards contre 3 pour 2016. Côté militaire, Dassault s’est vu notifier en décembre 2017 une levée d’options concernant 12 Rafale par le Qatar datant de 2015 avec une option de 36 autres. Au cours de 2017, Dassault Aviation a livré 8 Rafale à l’Égypte qui en possède désormais 14 opérationnels, cela s’est traduit également par la fourniture de l’assistance technique et logistique. Un seul Rafale a été livré à la France, en accord avec la suspension des livraisons entre 2018 et 2019, décidée au plan national. Dassault poursuit le développement du standard F3-R qui prévoit l’usage du missile air-air longue portée Méteor. Le constructeur a également signé des contrats de rénovation des Mirage 2000 pour l’armée de l’Air française, mais également ceux des Emirats Arabes Unis. Les équipes de prospection sont également à pied d’œuvre à l’étranger dans les pays qui volent sur Mirage. De plus, Eric Trappier nourrit de sérieux espoirs de vendre des Rafale supplémentaires à l’Inde dont les besoins sont très sensiblement supérieurs aux livraisons actuelles, notamment en direction de la Marine indienne. Le chiffre d’affaires Defense pour 2017 s’élève à 1878 millions contre 1244 pour 2016. Le carnet de commandes Défense s’établit donc à 2840 millions d’euros pour la France (2793 en 2016) et 13309 millions d’euros (14478 en 2016) pour l’export ; il est constitué de 36 Rafale pour l’Inde, 24 pour le Qatar et 10 pour l’Égypte. Enfin, Dassault s’intéresse à l’appel d’offres du Canada qui souhaite une alternative au F35, à celui de la Belgique et celui de la Malaisie.