A la suite de l’arrêt du programme 5X, il fallait s’attendre à une réaction rapide de Dassault Aviation pour se sortir par le haut de cette impasse commerciale et économique. Trois mois après la décision d’Éric Trappier PdG de Dassault d’arrêter les frais avec le Silvercrest, le moteur prévu sur le 5X, le constructeur a donc présenté un nouveau programme, le Falcon 6X, ce mercredi 28 février, respectant ce qu’il avait annoncé, il y a quelques mois après la décision d’arrêter le 5X. Il s’agit bien sûr d’un biréacteur qui sera équipé cette fois-ci par des moteurs Pratt et Whitney, la nouvelle génération PW800, plus puissants et donc plus lourds. Celui du 6x sera le PW812D. C’est presqu’un retour à la normale puisque P&W équipe une grande partie de la gamme Falcon depuis longtemps. Dassault a donc développé une cellule adaptée à cette motorisation, sans bien sûr partir d’une feuille blanche. Une grande partie des sous-ensembles du 5X a été reprise. Une des plus importantes est l’aile au profil super critique qui a déjà fait ses preuves lors de la « pré » campagne d’essai du 5X, une partie du domaine de vol a été exploré et tout cela a été optimisé pour le 6X. Les solutions techniques venant des autres modèles ont été intégrées comme la planche de bord Esasy 3 du Falcon 8X ou encore le Falcon Eye Système, un équipement unique sur le marché qui combine une vision améliorée, un système infrarouge et une vision synthétique. La nouveauté est que le fuselage est plus large et plus haut que le 5X. Il permet une hauteur maximale de 1,98 contre 1,95 pour son challenger le plus direct le G650. Il affiche également une largeur de 2,70m contre 2,48 pour l’avion américain. La cabine représente un volume de 52 m3 contre 48 pour le G650. Par ailleurs, le fuselage a été allongé de 50 centimètres. La solution de réservoir plus grands et pressurisé à l’azote a été retenue. Enfin, le 6X dispose de nouveautés qui sont des systèmes aboutis comme le Falcon scan qui scrute 100 000 paramètres par seconde permettant d’identifier rapidement la nature d’une panne ou d’une anomalie, sa localisation et les solutions proposées aux pilotes. C’est évidemment un confort de travail pour les PNT. La puissance des moteurs malgré le poids supplémentaire, permet d’accéder à des terrains limitatifs, le plus symbolique étant celui de London City. Il pourra décoller avec une distance de 1630 mètres. Son range est de 5500 nautiques, 10186 km, soit 500 de plus que feu le 5X. Le prix sera à peine plus cher à hauteur de 47 millions de dollars. Coté clientèle, Dassault va maintenant revenir vers les ex-clients du 5X avec une offre crédible et un appareil plus performant. Certains sont partis à la concurrence, d’autres plus impatients ont acheté du 7 et 8X. Les plus passionnés ont certainement attendu. C’est vers eux que va se tourner Dassault pour leurs besoins. L’appareil sera certifié en 2021 pour une livraison un an plus tard.
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