Dans ma vie de pilote, j’avais un grand regret, celui de n’avoir pas saisi l’occasion lorsqu’elle s’était enfin présentée de me poser à Vágar, l’aérodrome des Faroe Islands, province autonome du Danemark, une sorte de porte-avions perdu en mer sur la route aérienne du Royaume-Uni à l’Islande, chahuté par des vents violents quand les brouillards ne masquent pas les montagnes et les cailloux qui le cernent de toutes parts.
Heureusement, une chance m’a été donné mi-août de partager le vol de mon ami Édouard Niermans vers l’Islande. Pas de chasse à la baleine aux Féroé mais le sourire de bienvenue d’une amie garanti et la découverte de quelques Îles, lacs et cascades grâce aux hélicoptères Bell 412 d’Atlantic Airways. Mais comme Édouard avait déjà pratiqué les Faroe et qu’il avait prudemment attendu « le temps qu’il fallait » avant d’aller s’y poser, rien n’était pour autant vraiment acquis dans sa tête. Dans la mienne non plus, bien sûr, mais puisqu’il semblait en douter, je lui ai proposé de guetter une fenêtre météo acceptable.
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