Le TBM est un avion qui fascine à plus d’un titre, et dont je suis tous les développements avec autant d’attention que de plaisir depuis que cette innovation a bouleversé le concept de l’aviation d’affaires en 1990. À l’époque, il fallait effectivement avoir du culot pour imaginer un petit appareil d’affaires pressurisé, motorisé avec une seule turbine Pratt et Whitney, volant à presque 300 KTAS au FL300, pilotable par celui qui réglait les factures, à savoir le propriétaire.
Le concept était audacieux mais il s’est imposé rapidement ; personnellement, j’ai été convaincu dès mon premier vol qu’un pilote privé IFR, correctement formé et volant régulièrement, serait parfaitement à sa place aux commandes de cet avion et qu’il en tirerait une satisfaction maximale ; voilà pourquoi je n’ai jamais décliné aucune proposition de le piloter, quelles que soient mes occupations : on lâche tout pour un vol en TBM tellement cet avion vous donne du talent, favorise l’imagination, suscite le désir de voler encore et encore ; cet avion n’est pas seulement un moyen de locomotion plus rapide qu’un autre, c’est une sorte de tapis volant qui inspire le goût du voyage. Et, fait assez inhabituel en aviation générale, cette impression est partagée par les passagers qui, une fois la turbine arrêtée, ont du mal à redescendre sur terre eux aussi. Est-ce ce qui explique que des hommes d’affaires de bon sens s’embarquent pour des tours du monde en famille ? Cet avion, c’est une drogue, parfaitement légale, dont on ne sait plus se passer une fois qu’on y a goûté.
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