Plutôt que de lancer un programme européen d’harmonisation des fréquences radio, nos autorités de tutelle ont choisi la voie de la facilité, une fois de plus. Bien que plusieurs études aient prouvé que l’on pouvait se passer d’une migration forcée des émetteurs/récepteurs de nos avions, il était plus rapide et confortable de faire reposer sur les utilisateurs le poids du changement. Ce qui signifie que nous sommes ou allons passer à la caisse si nous voulons accéder à certains espaces aériens. Officiellement, si vous vous cantonnez à voler dans de la classe Golf, en VFR, vous pouvez continuer à voler sans radio, 8,33 kHz ou non. Mais dans la réalité, quel que soit l’aéronef, dès lors que vous voudrez vous approcher d’une zone comprenant un aéroport de taille remarquable, il vous faudra être équipés.
Cette situation, nous la devons à notre incapacité à nous mobiliser au niveau européen. Jugement sévère ? Non, juste réaliste. Nombre de fédérations représentatives de clubs ou de pilotes on fait le choix de traiter au niveau national, cherchant à obtenir des reports d’applications plutôt que de s’appliquer à régler le problème sur le fond. Longtemps considéré comme une menace imprécise et improbable, le 8,33 kHz a fini par s’imposer à tous et par l’Europe, donc sans aucun recours possible maintenant.
Depuis 2014, les IFR sont plus que concernés. Il leur faut obligatoirement, à travers l’Europe, disposer d’au moins une radio 8,33 kHz pour voler aux instruments, même s’ils restent en dessous du FL190. S’ils restent à l’intérieur de nos frontières, depuis le 1er janvier 2015, c’est la même obligation qui leur est faite. Donc, pour les IFR, c’est chose faite, on n’en parle plus ! Pour les VFR, par contre, nous avons constaté que nombre d’interprétations et incompréhensions subsistent. La situation est pourtant claire : depuis le premier janvier 2015, les VFR qui volent dans des zones utilisant des fréquences 8,33 kHz doivent être équipés. C’est suffisamment flou pour créer des incompréhensions dans certains cas.
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