Par le Pr Henri Marotte, Photo Airbus.
Une histoire de fou » : pardon pour ce titre ravageur… C’est bien sûr de l’accident de l’A320 de germanwings dont nous parlons aujourd’hui. Nous raisonnons à partir de ce qui a été connu et publié par la presse, en considérant ce qui paraît être le plus vraisemblable et en l’interprétant avec un regard de généraliste (nous ne sommes pas psychiatre).
De quoi s’agit-il ?
L’hypothèse du suicide du pilote seul aux commandes semble avérée, entraînant la mort de toutes les personnes à bord. Quels mécanismes mentaux ? Probablement banals… Dépression ? Chacun sait que le dépressif utilise volontiers son outil de travail comme arme, et qu’il peut vouloir entraîner tout ou partie de ses proches dans la mort. Parfois aussi, la décision prise, il exécute son plan d’une façon qui paraît paradoxalement sereine, sans signe de défaillance. Peut-être aussi une composante schizophrène, expliquant la violence de l’acte ; en effet, la schizophrénie, outre les épisodes dépressifs qu’elle peut comporter, peut provoquer des passages à l’acte très brutaux et parfois très théâtraux, l’acte agressif étant dirigé soit contre le patient lui-même, soit contre autrui soit, dans le cas présent, contre les deux à la fois.
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