Par Yves Brucker, Illustrations de l’auteur, D.R.
Un TB10 est en vol d’instruction à 6 500 ft lorsque le moteur s’arrête. L’instructeur ramène l’avion en vol plané sur le terrain d’origine de navigation et se pose « sans autre difficulté » (dixit le BEA). « Les mécanos trouveront les fixations de la magnéto double desserrées. Le corps de la magnéto repose sur ses goujons mais est désaxé. Son pignon n’est plus entraîné par le pignon moteur. Aucun des deux circuits de la magnéto n’est en mesure de fournir de l’énergie aux bougies. » Le BEA est certes factuel mais donne parfois dans l’euphémisme : « sans autre difficulté ». Le pilote et son élève apprécieront. On peut quand même imaginer qu’ils se sont interrogés sur la faisabilité d’un retour à la maison sans moteur…
Autre exemple : le 15 janvier 2009, l’Airbus A320 US Airways 1549 décolle de New York-LaGuardia International. On se souvient qu’à 2 900 ft, 3 minutes 27 après le décollage ses moteurs avalent des oiseaux et qu’il finit dans l’Hudson River. On ne déplorera aucune victime. Lors d’une simulation, des pilotes prévenus de la panne à venir furent en mesure de revenir à LaGuardia. Considérant qu’une réaction immédiate était artificielle, le NTSB (National Transport Safety Board) imposa un délai de 30 secondes après l’arrêt moteur pour retourner vers LaGuardia et dès lors, aucun des pilotes n’atteignit la piste. L’écoute de bande témoigne de la façon dont les décisions se sont enchaînées. En voici une analyse rapide afin d’en extraire les éléments applicables en aviation générale.
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