La ligne Pau-Orly est de nouveau assurée depuis le 17 février par la compagnie aérienne Amélia de manière quotidienne avec deux vols par jour et deux vols le week-end, un le samedi et l’autre le dimanche. Manifestement, le Premier ministre François Bayrou a été entendu : il militait depuis des mois pour le rétablissement de cette desserte, arrêtée en octobre par Transavia du groupe Air France-KLM faute de pouvoir être rentable. Le déficit de la ligne était de trois millions d’euros. Paris reste reliée à Pau par la ligne Pau-Roissy Charles de Gaulle. Cette décision avait été accélérée par la présence d’une ligne OSP (Obligation de service public) donc financée par les contribuables de la Région Occitanie ; elle est exploitée au départ de Tarbes par la compagnie low cost Volotea.
L’arrivée à Orly est pour le Premier ministre beaucoup plus simple pour lui quand il veut rejoindre le siège de son parti, le Modem. La ligne 14 du métro est certainement un argument supplémentaire pour l’homme politique… Face à une ligne subventionnée au départ de Tarbes, il faudra donc qu’Amelia soit très efficace au plan de sa gestion pour ne pas être victime de la même perte d’exploitation. Les avions utilisés sont plus petits que les B737 de Transavia puisque ce sont des Embraer 145 de 50 places, contre 180 pour les Boeing de la filiale du groupe Air France. A priori, ils devraient être plus faciles à remplir. Il est surtout très peu probable qu’Amelia soit bénéficiaire dans l’affaire. Mais alors qui paiera la facture de déficit d’exploit ?
Pour cet observateur du transport aérien régional « Il fera l’objet d’une subvention cachée, très probablement prise en charge par Air France. Alain Regourd, le dirigeant d’Amelia, est un homme d’affaires avisé qui ne s’engage pas dans les situations à déficit à moins d’être soutenu ». Cet hypothétique soutien discret d’Air France permettrait à la compagnie de ne pas se fâcher avec le Premier ministre, voire de solliciter son aide sur des dossiers au niveau de la Commission européenne.
À l’arrivée, deux lignes vers Orly seront exploitées aux mêmes horaires partant de deux aéroports, Tarbes et Pau, distants d’une quarantaine de minutes. Deux lignes en parallèle et donc deux fois plus d’émissions de CO2. La réouverture de cette ligne intervient au moment où les collectivités territoriales qui gèrent les deux aéroports tentent de se mettre d’accord sur une mutualisation des moyens pour éviter de doublonner. Une sujet qui divise depuis longtemps ; cette relance ne risque pas d’apaiser les tensions.