FORMATION IFR
Xavier Bechereau, à la fois pilote privé IFR et contrôleur aérien au centre de contrôle en route de Reims, étudie ici les minima de l’approche LPV. Son conseil : ne pas hésiter à demander le balisage !
Lors de mon dernier vol d’entraînement IFR, j’ai eu la désagréable surprise de subir une dégradation de la visibilité pendant l’approche. Cette infortune était pourtant prévisible vue la forte inversion de température du ciel de Vatry (LFOK) en cette fin d’année 2024. Cependant, le brouillard arriva plus tôt qu’annoncé dans le TAF ; l’ATIS, pris quinze minutes plus tôt, n’annonçait rien d’impossible : 3 700 m de visibilité et 400 ft de plafond pour une approche ILS de catégorie I, avec une hauteur de décision à 200 ft et une RVR mini de 550 m.
Au bout du compte, en finale, et sans que l’on m’en ait vraiment averti, je me suis retrouvé aux fameux 200 pieds à voir seulement la rampe d’approche et les loupiotes vertes du début de piste. Le brouillard tombait malgré un vent du sud et grâce à ma trace GPS enregistrée sur SDVFR, j’ai pu mesurer que je ne voyais qu’à 900 m devant moi ! Ce fut une première, sans difficulté pour atterrir.
Après l’atterrissage, et grisé par la 3e dimension, je me suis dit : « Ah, c’était chouette quand même, je suis bien content de moi ! » Cependant, les formalités usuelles d’après vol terminées, je commençais à réfléchir… « J’aurais pu me faire piéger, je n’ai pas vu venir la dégradation. » J’en ai tiré un bon REX pour la suite, à savoir : avoir un regard critique sur la météo et ne pas hésiter à demander une confirmation de la visibilité et du plafond au contrôleur ou à l’AFIS dès que l’on a un doute. […]