TECHNOLOGIE
La fin de l’année 2024 n’aura pas été tendre avec le monde des eVTOL. Deux des sociétés, parmi les plus réputées et censées être à la pointe du domaine, ont dû mettre, au moins temporairement, la clé sous la porte avant d’être reprises par des investisseurs dont on ne connaît pas encore les vraies motivations.
Décembre 2024, comme si Santa avait voulu faire un cadeau surprise à Lilium, des repreneurs se font connaître pour reprendre les actifs de l’entreprise allemande. Celle-ci, qui avait donné le change tout au long de l’année concernant son état financier et levé plus de 200 millions d’euros en 2023, s’était retrouvée à court d’argent en novembre dernier et avait fini par mettre ses sociétés de droit allemand sous procédure de sauvegarde. La presse économique s’était lâchée sur ce cas, montrant que Lilium avait « brûlé » près d’un million par jour durant l’année… Finalement, le 30 décembre, la holding du groupe, Lilium NV, s’était également mise sous la protection des tribunaux. De quoi faire peur aux financiers et ventures capitalistes les plus téméraires. Mais dans les mois précédents, nombre de partenariats financiers et stratégiques avaient pourtant été conclus. En décembre 2023, par exemple, Lufthansa annonçait s’associer à Lilium pour prévoir le transport de ses passagers depuis les aéroports vers les centres-villes… En juillet 2024, c’est avec ADP qu’un partenariat était signé. Il semble même que le gouvernement français s’apprêtait à accepter un accord visant à permettre l’implantation d’une usine de batteries et une chaîne de montage dans le Sud-Ouest, le tout assorti d’un prêt à conditions préférentielles de 219 millions d’euros.
On sait très peu de choses sur le repreneur miracle, une société nommée Mobile Uplift Corporation. Elle a pourtant réussi à mobiliser plusieurs investisseurs, existants et nouveaux, à amener encore 200 millions d’euros sur la table pour arriver à finaliser le Lilium Jet et obtenir sa certification. On se croirait revenu au temps des start-ups mirobolantes d’avant le crash de 2008. […]