COMPAGNIE
L’APNA organise depuis plusieurs années des journées d’évaluation pour tous ceux qui veulent passer des sélections compagnies. Instructif et presque indispensable.
« Pierre, en ce qui nous concerne, on ne te conseille pas de te présenter aujourd’hui aux sélections compagnies, on est à peu près sûr que cela se passera mal. On pense que tu n’es pas prêt ». La phrase ne fait évidemment pas sourire celui à qui elle s’adresse. Et pourtant, il faudrait la prendre comme un conseil avisé, une parole de coach qui incite au réentrainement pour mieux réussir. Nous sommes au débriefing d’une journée d’évaluation organisée par l’Association du personnel navigant de l’aérien (APNA) en direction de quatre pilotes de profils différents, expérimentés et novices, qui souhaitent entrer à Air France.
Depuis plusieurs années, l’association propose aux candidats à la grande maison de faire un point sur leurs chances de réussite. Mais, en fait, elle pourrait servir pour toute autre compagnie major tant elle doit mettre en avant les points forts et les points faibles du candidat. L’APNA réalise environ 500 sélections par an et ses promoteurs revendiquent 1 % d’erreur… Patrick doit élever la voix, Yves doit mieux exprimer sa motivation avec 13 000 heures de vol sur son carnet. Quant à Jean-Marc, il doit revoir sa posture générale… Cette journée pour laquelle les candidats paient 90 euros remet les pendules à l’heure et surtout, peut les préserver d’une blessure narcissique que certains peuvent traîner toute une vie en cas d’échec. Cette évaluation est organisée comme une journée de sélection classique de 9 à 17 heures. Les évaluateurs sont des pilotes de ligne d’Air France expérimentés. L’un d’eux a responsable de la sélection. Les deux autres sont formés au process d’évaluation et ont passé la sélection. Lors de cette journée, on retrouve donc les quatre épreuves de la sélection. Avant le démarrage de la séance, il y a une première forme de « scanning » du candidat en fonction de sa tenue et la façon dont il aborde les évaluateurs. […]