PILOTAGE
Xavier Bechereau, à la fois pilote privé IFR et contrôleur aérien au centre de contrôle en route de Reims, explique la raison d’être des plans de vol et comment s’assurer qu’ils ne soient pas rejetés.
« Mes amis aimeraient survoler le château de Bouillon, c’est un de leurs préférés. Tu veux bien les emmener ? » « Bouillon… En Belgique ? » « Oui ! La forteresse millénaire. C’est juste à la frontière, tu m’as dit que la Belgique est à moins de trente minutes de vol depuis Reims. Tu pourrais le faire ? » « C’est-à-dire que… Ce n’est pas si simple. Faut voir la météo… Faut déposer un plan de vol… Ils ne veulent pas voir le château de Sedan plutôt ou la citadelle de Montmédy ? C’est très joli aussi… »
Si ce scénario vous rappelle quelque chose, vous souffrez sans doute d’une certaine phobie administrative, comme pourraient le dire certains députés. Pour que notre ami pilote ne se sente plus contraint par la peur de l’inconnu et, surtout, de ne pas savoir faire, démystifions le plan de vol.
Pourquoi le plan de vol ? La réponse qui tombe sous le sens est qu’il est bien utile d’avoir quelques informations sur le vol et l’avion si l’on doit le chercher parce qu’on est sans nouvelles ou qu’il a disparu des écrans radar… La panne électrique totale est rarissime, mais elle arrive encore, et un contrôleur qui perd simultanément le contact radio et radar est en droit de palpiter d’inquiétude. Le plan de vol répond donc à du bon sens paysan pour donner les informations pertinentes au traitement du pire et, en vérité, je vous le dis, on « dépose » un plan de vol bien plus souvent qu’on ne le pense. […]