Gogetair est un appareil composite né avec des moteurs Rotax, mais lors du dernier salon Aéro, on l’a découvert avec une turbine Turbotech de type TP-R90. Il s’agit d’un élégant quadriplace en 2 +2, deux gabarits normaux devant les gosses derrière. Le premier vol de l’appareil a été réalisé en septembre et aujourd’hui la commercialisation aurait commencé, compte tenu des essais concluants avec la turbine. En effet, selon les concepteurs de l’appareil, ce vol s’est (logiquement…) parfaitement bien passé après des mois de tests au sol. L’avion a dépassé les 30 heures de vol et a pu atteindre le niveau 200 démontrant « les performances et la fiabilité exceptionnelles à haute altitude du G750TP ». Les avantages de la turbine sont indéniables : un TBO natif de 3000 heures, des performances susceptibles d’être adaptées aux besoins des utilisateurs, une consommation qui devrait plus faible que les moteurs à pistons, compte tenu du système régénératif breveté du TP-R90 qui capture la chaleur des gaz d’échappement pour réduire la consommation de carburant.
Cette turbine présente également moins de pièces en fonctionnement et donc moins d’usure (d’où le TBO plus élevé) et elle est polycarburant. C’est là l’un de ses points forts pour son avenir : être capable de fonctionner, quel que soit l’état du marché de carburant. Elle peut aussi être aménagée en générateur (avec du jet-A1) pour les avions électriques. Le Gogetair dispose d’une MTO de 750 kg, on pourrait même imaginer que la puissance de la turbine puisse augmenter pour s’adapter au poids. En France, dans le cadre de la réglementation ULM française à 600 kg, elle est limitée à 109 ch, mais hors de France, elle s’affiche à plus de 140 ch. Le Gogetair est un avion qui n’a pas encore de cadre aéronautique réglementaire, puisque non certifié. Trop lourd pour être ultralight et non certifié, cela le place dans la catégorie des avions expérimentaux, s’il était disponible en kit, il pourrait être, en France, classé en certificat national spécial kit (CNSK). Reste donc à trouver un marché. Sans certification (qui est d’ailleurs dans les tuyaux), celui des écoles paraît limité. Lors du salon Aero, le distributeur suédois, Michel Bock, pensait à du travail aérien en Afrique et notamment de la surveillance avec la possibilité de rester plus longtemps en l’air. D’autant que les concepteurs affirment que l’avion dispose, de par sa conception structurelle, d’une grande capacité carburant.
L’avion a, par son design, surpris tout le monde l’an dernier avec un look de Cirrus, ses portes papillon et son design semblable. Au cours de la phase de mise au point pour la turbine, il a fallu repenser complètement le capot moteur pour garantir une meilleure aérodynamique et une meilleure efficacité de refroidissement. Cette refonte était essentielle pour optimiser le flux d’air, réduire la traînée et améliorer la gestion thermique globale du moteur pendant le vol. Les concepteurs précisent que le centre de gravité a été optimisé, ce qui devrait se traduite par une meilleure stabilité et une meilleure maniabilité du vol. L’avion a bien volé, mais nous n’avons pas d’informations sur le prix de vente, sachant que la turbine vaut à elle seule plus de 100 000 euros dans sa version 109 ch. Il est donc fort probable que nous ayons avec le Gogetair G750TP un ticket de plus 500 000 euros. Ce sont des tarifs qui concernent d’ailleurs les ULM haut de gamme VL3 avec turbine. Turbotech a annoncé être en contact avec cinq concepteurs avion et ULM pour l’installation de sa turbine. Le Gogetair sera également disponibl avec les Rotax dont le 916iS de 160 ch.