En gris militaire, il va flatter le pilote de chasse qui sommeille en tout ulmiste, venant surtout de la sphère avion. Lors du salon France Air Expo, qui s’est tenu du 6 au 8 juin 2024 à Lyon-Bron, les frères Guisset, dirigeants de JMB Aircraft, ont exposé deux VL3, dont l’un équipé d’une turbine Turbotech et ça lui donne un look de warbird.
La machine est un peu le fantasme des propriétaires d’ULM, enfin ceux qui disposent d’assez de moyens pour s’offrir le plus cher de tous. 400 000 euros en version de base, d’autant que l’appareil devrait être autorisé à 600 kg en ULM, une réglementation expérimentale sur le point d’être adoptée en France. Aujourd’hui, seules les machines avec des « motorisations innovantes » (turbine et électrique) ont accès à cette classe si souvent sollicitée par les constructeurs et les distributeurs. La classe des 600 kg en France avec des moteurs Rotax devra attendre encore.
Il doit y avoir une bonne raison pour faire une différence entre un moteur thermique à la technique éprouvée et une turbine, certes innovante, mais avec beaucoup moins de recul technique. En attendant, le VL3 à turbine poursuit son développement qui touche à sa fin. Le dernier petit problème à régler est une histoire de pression dans le réservoir principal ; elle doit être assez élevée pour que la turbine soit alimentée en quantité suffisante de carburant à tout moment à la fois pour ne pas la mettre en péril et se prémunir d’une interruption d’un vol.
D’ailleurs, le motoriste et le constructeur réfléchissent à installer un mode « dégradé » sur le FADEC afin de pouvoir rentrer en sécurité en cas de problème. Le VL3 à turbine pèse environ 365 kilos à vide avec un G3X, sans porte- cargo, sans balise, pour un tarif de « base » à plus de 400 000 euros. À noter que la machine sera limitée à 109 ch, selon la règle française, alors que la puissance montera avec la même cellule à 140 ch, en dehors de nos frontières.
Tout le milieu des constructeurs retient son souffle, attendant l’arrivée des 600 kg en ULM. Pour parvenir à cette entorse à l’orthodoxie ulmiste, la Fédération Fédération française d’ULM ( FFPLUM) est restée contre pour la catégorie des moteurs Rotax, il a fallu poser quelques règles pour l’usage des appareils à turbine. Les principales tiennent à la formation et à l’information des pilotes dans le cadre d’une formation RH, y compris en cas de changement de propriétaire.
Concernant la maintenance, les propriétaires seront tenus de faire installer un compteur horaire, de noter les heures dans un carnet et d’assurer une traçabilité de la maintenance. En effet, l’arrivée sur le marché de la turbine de Turbotech va devoir s’accompagner de la formation de mécaniciens dédiés.
Contrairement à ce que l’on a pu entendre, la classe des 525 kilos ne devrait pas disparaître officiellement même si la classe à 600 kg devait accepter, un jour, des ULM à moteurs thermiques. Les deux versions pourront, en théorie, cohabiter. Mais on peut penser que les constructeurs, surtout étrangers, se focaliseront sur la partie la plus lourde de la classe 3, plus facile à industrialiser.