DÉCOUVERTE
Johan Debit était à La Réunion cet hiver. Il n’a pas pu résister à l’appel des airs et s’est offert un vol de deux heures au-dessus de l’île en compagnie de Théo, instructeur chez Félix ULM.
Durant ses vacances, le pilote ou passionné d’aviation tarde rarement à cartographier les terrains les plus proches de son lieu de villégiature. « Juste comme ça, pour voir », dit-il nonchalamment le premier jour à ses compagnons de voyage qui voient déjà clair dans son jeu. Mais les masques tombent rapidement : il se retrouve tôt ou tard à fouler la pelouse ou le tarmac, à humer la senteur d’un hangar, à caresser les courbes d’un capot ou, dans le meilleur des cas, à capturer une machine pour s’envoler.
Je m’inscris pour ma part de façon totalement décomplexée dans cette lignée. Petit, je m’accrochais aux clôtures de tous les terrains d’aviation à proximité desquels la voiture de mes parents passait. Aujourd’hui, j’ai la chance de posséder le sésame qui me permet de passer de l’autre côté du grillage, et de quitter la terre.
C’est ce qui s’est précisément passé en décembre dernier, lors d’un voyage sur l’île de La Réunion. Cette émergence volcanique perdue au milieu de l’océan Indien est un terrain de jeu à la fois extraordinaire et déroutant pour le pilote d’ULM métropolitain que je suis. Son relief dramatique et tourmenté, ses soubresauts climatiques imprévisibles et cette variété unique de panoramas concentrés sur une surface aussi petite, résonnent comme un appel à pousser la manette des gaz afin de chercher à comprendre ce territoire. C’est ainsi que j’ai poussé le portillon de Félix ULM, véritable institution locale de l’aviation ultralégère (créée en 1988 et ayant compté une quinzaine de machines les meilleures années) afin de jouir au maximum de ce que l’île avait à m’offrir, en compagnie de Théo Variot, mon copilote du jour et instructeur. […]