PILOTAGE
Les performances et les limitations opérationnelles des avions à l’atterrissage et au décollage dépendent fortement de l’état de surface des pistes, lequel peut être sévèrement dégradé lorsque les conditions météorologiques sont mauvaises. Le GRF permet aux pilotes d’obtenir des renseignements sur cet état.
Le 15 janvier, succédant à plusieurs jours de plafond très bas et de températures négatives, la neige recouvre nos pistes avec un ciel du plus beau bleu. Le soleil, dont nous avions oublié jusqu’à l’existence sous nos latitudes, est au rendez-vous. Un pilote passionné et expérimenté se rend à son aéroclub favori et loue un PA-28 train rentrant, avion qu’il connaît bien. La neige des taxiways et de la piste commence à fondre, mais ils sont encore bien blancs. Le décollage et le vol se font sans encombre, mais, au moment de l’atterrissage, il y a juste un petit problème, le train ne sort pas. Le pilote parviendra, calmement, à sortir le train par gravité en ayant secoué l’avion avec quelque vigueur. Il constatera au sol que les trappes de train sont pleines de glace.
Cela peut amener deux commentaires, le premier pour rappeler que les raisons pour lesquelles il convient de freiner les roues avant de rentrer le train après le décollage sont :
- Pour éviter que les roues, tournant encore, produisent un effet gyroscopique délétère lorsque leur axe passe de la verticale à l’horizontale,
- Mais aussi pour éviter de projeter de la boue (sur un terrain en herbe), de la neige ou de la neige mouillée dans la trappe de train où, par température négative, elles ne manqueront pas de se consolider.
Le second commentaire rappelle qu’un avion à train rentrant peut parfaitement voler avec les trains sortis. C’est ce que nous faisons tout le temps avec les avions à train fixe. Il faudra juste s’assurer de ne pas dépasser la vitesse maximum train sorti et évaluer ce que vitesse diminuée et traînée augmentée vont produire comme effet sur le temps de vol et la consommation. Cette option est peut-être à considérer dans les circonstances que nous venons d’évoquer. […]