Piper vient d’annoncer le monoturbine M700 Fury. On attendait la libération de notre droit de parole depuis plusieurs semaines. Nous avions promis de ne pas révéler les caractéristiques ou même le nom du nouvel avion présenté ce soir par Piper. Maintenant que l’annonce officielle est faite, plus de restrictions ! Le M700 Fury est né ce soir, tout du moins, l’annonce de sa venue est maintenant réalisée. Il faudra encore quelques mois de patience pour pouvoir le commander, en prendre livraison et le faire immatriculer en Europe. En ce 6 février, c’est bien une annonce américaine qui a été faite et la certification européenne devrait prendre environ six mois.
Mais de quoi donc s’agit-il ?
Le M600, le roi de la catégorie « Cabin Class » chez Piper, présentait des performances un peu en retrait par rapport au roi de la catégorie des Turboprops à très grande vitesse, Sa Seigneurie le TBM 960. Piper a donc décidé de retourner vers la planche à dessin et la calculatrice de performances. Passant désormais la barre des 300 kt en croisière (tout juste !), le Piper M700 « Fury » entre dans le cercle très fermé des avions mono turbine très rapides. Équipé d’un glass cockpit tactile G3000 adapté à l’avion et muni de l’option « Autoland », il offre presque les mêmes prestations qu’un TBM, tout en réduisant le cout d’acquisition de près d’un million de dollars américains. Que dire d’autre ? Le Fury est accessible financièrement, offre des performances proches de celles d’un TBM, sans atteindre complètement ces dernières et sans atteindre le confort cabine mis en avant par la firme de Tarbes.
Mais restons prudents. Monsieur Piper est rusé comme le renard proverbial des fables de Jean de la Fontaine. Si le TBM reste le maitre absolu de la catégorie, sans discussion possible, Piper a mis en place plusieurs arguments capables de convaincre les prospects de l’appareil Français de passer au Piper Fury. Surtout s’ils sont résidents américains. Pourquoi ? Piper a réussi un coup de génie en rendant cet appareil accessible à ceux qui disposent d’une visite médicale « Basic Med », une visite médicale très populaire aux USA, puisque bien moins exigeante qu’une visite médicale de classe 2 ou 3. Cette décision est d’autant plus importante si l’on considère que les clients capables de commander un tel appareil ne sont généralement pas des jeunes en début de carrière !
Du côté des caractéristiques techniques, remarquons d’abord la masse maximum au décollage. Elle reste très raisonnable (2722 kg), tout en offrant une capacité carburant de 984 l de JetA1. Avec une turbine Pratt & Whitney Canada PT9A-52 tarée à 700 SHP, le Fury atteint 301 Kt en croisière. Le plafond maximum est le FL300, avec bien sûr, une habilitation RVSM. En termes d’autonomie, comptez sur un range maximal (avec réserves IFR) de 1850 nm ou 3430 km), ou 1149 nm à la vitesse de croisière maximale. Vous bénéficierez d’une hélice Hartzell 5 pales, qui ne diminue pas les performances, bien au contraire, mais confère à l’aéronef le statut de « voisin conscient de la nécessité de réduire le bruit de l’avion » !
Pour le reste des améliorations par rapport au M600, jugez par vous-même :
Performances de décollage – Distance décollage avec passage d’un obstacle de 50 pieds au niveau de la mer en conditions ISA et à la masse maximale au décollage : 1 994 pieds (607 m), ce qui représente une amélioration de 641 pieds (195 m) ou 24 % par rapport au M600 SLS qu’il remplace. Cette performance au décollage est également de 1 198 pieds (365 m), 38 % plus court qu’un monomoteur concurrent.
Montée initiale: après un départ MTOW, le M700 bénéficie d’un taux de montée de 2 048 fpm, le meilleur de sa catégorie, 32 % de mieux que le M600.
Vitesse de croisière maximale de 301 nœuds.
Atterrissage : En atterrissant (obstacle de 50 pieds), le M700 FURY continue d’afficher des performances de pointe, atteignant une réduction de 26% par rapport au M600 et une distance de roulage au sol inférieure de moitié à celle de certains concurrents.
Et le prix dans tout cela ?
Piper annonce un prix de 4,1 M$. Piper tente de serrer les prix, considérant qu’à configuration presque comparable, une différence de prix options comprise de près d’un million de dollars américains pourra faire pencher la balance en sa faveur.