EDEIS est maintenant bien connu en France comme gestionnaire d’aéroports. Il remporte de nombreux appels d’offres et renforce régulièrement son implantation dans les territoires. Ses dirigeants s’efforcent naturellement de convaincre toutes les parties prenantes : élus, État, chefs d’entreprise, que l’aéroport est le meilleur outil de désenclavement des territoires. Cela a du sens quand le train propose des temps de trajet beaucoup plus longs, incompatibles avec les souhaits des usagers et, notamment, des habitués de ces lignes : les chefs d’entreprise. En marge de cette forme de lobbying, EDEIS a récemment commandé une étude à un économiste de renom, Christian Saint-Étienne, sur l’avenir des aéroports de territoire. Le document développe un ensemble d’arguments montrant qu’au-delà de l’usage de « l’outil aérien » au travers des compagnies aériennes, ces plateformes pourraient largement être aménagées et utilisées au service du territoire qui les porte. Pour justifier le besoin de garder les plateformes, le raisonnement part de loin, bien plus que la simple existence d’une ligne aérienne qui va d’un point A à un point B. La première « hypothèse » du raisonnement de Christian Saint-Étienne est la nécessité – face à l’appauvrissement du pays, la part de ses savoir-faire et donc de son leadership – de réindustrialiser la France. Pour lui permettre de retrouver son rayonnement, il lui faut un taux de croissance de minimum 1,8 % et cela dans un modèle de croissance écologique qui fait la part belle à une industrie décarbonée (autant que cela soit possible), des transports décarbonés, etc. Cette industrie doit produire sur le territoire national les biens et les services désirés par la population.
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