C’était le salon du retour à la normale après 4 ans sans grand-messe de l’aéronautique. Le succès a couronné la tenue de cet événement : 400 000 entrées, 2 500 exposants dont 400 pour les USA, 47 pays présents, 300 start-ups. Le monde politique ne s’y est pas trompé non plus avec les divers ministres qui ont déambulé entre les stands. En forçant le trait, on pourrait dire également que c’est un message « fort » adressé à tous ceux qui rendent le transport aérien responsable de toutes les inégalités climatiques. Ce salon était, surtout au travers des commandes (500 avions pour la compagnie indienne Indigo), un signe que le transport aérien est sorti de sa torpeur, ce que les spécialistes remarquent depuis plusieurs mois. Ce salon, c’est également celui de la décarbonation de l’aérien, la seule voie possible pour l’aviation commerciale et notamment le secteur long-courrier, comme l’explique depuis des mois Anne Rigail, la directrice d’Air France, faute de pouvoir compter sur des solutions de transport et de motorisation « disruptives ». Emmanuel Macron a relancé le sujet avec plusieurs annonces, juste avant le Bourget, lors une visite sur le site de Safran à Villaroche. 300 millions d’euros d’investissements par an jusqu’en 2030 pour la conception d’un moteur sobre, 200 pour les carburants durables et 50 pour la conception et fabrication d’avions légers modernes et frugaux. Un des espaces du salon, le Paris Air Lab, avait pour vocation d’expliquer toutes les voies possibles pour mettre en œuvre une décarbonation salvatrice de notre aviation et du climat. On pourrait dire qu’il y a urgence, car, à moins d’un nouveau cataclysme, le trafic aérien pourrait doubler d’ici 20 ans… En clair, les progrès technologiques pourraient être insuffisants compte tenu de la hausse du trafic. C’est l’effet rebond.
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