L’aviation d’affaires n’a pas bonne presse en ce moment. Entre un documentaire au contenu parcellaire (pour ne pas dire à charge) et une proposition de loi visant à interdire les vols en jets privés déposée par les écologistes, Julien Bayou en tête, cette aviation est dans le collimateur. La proposition de loi n’a pas été adoptée, mais le ministre des Transports, Clément Beaune, a promis une augmentation sévère de la taxe sur le carburant. Il considère que le faible prix payé par les compagnies aériennes, et notamment celles d’affaires, crée une forme d’injustice à l’égard du « Français moyen » qui paie son carburant à la pompe deux fois plus cher… Déjà, cet été, il avait mis le sujet devant le nez des Français en suggérant de mettre en place une régulation des vols de jets privés avant d’être sèchement repris par le président de la République en Conseil des ministres. Dans le documentaire « Complément d’enquête », il devait admettre quand même qu’il fallait être souple et qu’une grande entreprise pouvait faire appel à l’aviation d’affaires pour recevoir des clients ou transporter des cadres et des techniciens sur des sites de production. Il prenait ainsi l’exemple de Michelin. Une prise de parole un peu à géométrie variable. Comme souvent quand on parle d’aviation, on dérape assez vite dans la caricature grossière, avec l’aviation d’affaires, on n’échappe pas à cette règle simplificatrice. Elle se retrouve dans le contenu du projet de loi des écolos : l’aviation d’affaires se résumerait à des vols d’ultra-riches, des vols « caprices » selon Julien Bayou.
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