En matière d’aviation légère (et générale) et de pollution, il faut avant tout se prémunir contre le complexe du pollueur de base. Celui qui menacerait directement la planète d’un effondrement irréversible au travers de ses navigations vers Le Touquet pour se déguster une douzaine d’huîtres. L’aviation, commerciale ou de loisirs, pollue et depuis longtemps. La nécessaire conscience écologique s’est affirmée, elle, plus récemment, mais elle n’en est pas moins légitime. Et bien sûr, cela ne veut pas dire que l’on doive s’abstenir de chercher des solutions pour réduire l’empreinte environnementale des avions de tourisme. Mais, comme l’expliquait Jean-François Dominiak, président du SCARA, le transport aérien commercial pollue autant que le train, même si tout le monde (ses dirigeants en premier, mais également ses usagers) a envie qu’il pollue moins, histoire de configurer un bon storytelling d’une SNCF vertueuse… À tel point que l’entreprise de transport ferroviaire a même été rappelée à l’ordre par le bureau de vérification de la publicité concernant les chiffres qu’elle avançait. Il faudrait être irréaliste pour penser que le train ne pollue pas. Les voitures polluent et les industriels font migrer la production vers l’électrique, même si Carlos Tavares est opposé à ce mode de propulsion. La voiture s’adapte, l’avion, même s’il est produit en moins grand nombre, s’adaptera, pour peu que l’on fasse entendre aux écolos les plus radicaux que la contribution de l’aviation générale et de loisirs est dérisoire par rapport à celle de l’aviation commerciale, elle-même faible par rapport à d’autres contributeurs, Internet, transport routier, bateaux… L’exercice de relativisation est donc nécessaire pour répondre aux détracteurs.
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