Le plus surprenant quand on visite l’usine de fabrication des pneus d’avions Michelin à Bourges, c’est de voir à quel point la main de l’homme est présente à toutes les étapes, certes, assistée par un dédale de machines. Dans l’univers hightech de l’aviation, c’est une vraie satisfaction de constater que l’humanité au travail n’a pas été chassée de la sphère productive. D’autant que le pneu d’avion possède des caractéristiques à la mesure des aéronefs qu’ils portent. Résister, c’est bien leur principale qualité. Ils doivent pouvoir rouler, selon les appareils, entre 300 et 400 km/h. Au moment de l’atterrissage, ils passent de 0 à 300 km/h en quelques fractions de seconde, ils subissent des écarts élevés de températures pouvant allant de – 50 à 200 degrés. Au décollage, ils sont également fortement sollicités, les avions sont lourds et la vitesse de rotation se situe entre 250 et 300 km/h, la température du pneu grimpe… Mais surtout, ils supportent un poids de 10 à 25 tonnes selon le nombre de roues par essieu, vingt-deux pour l’A380 par exemple, le tout sans se déformer. Enfin, ils peuvent encaisser entre 300 et 800 atterrissages, en fonction du type de pneu. Ici, sur le site historique de Michelin à Saint Doulchard qui vient de fêter ses 70 ans, on fabrique des pneus d’avions depuis 1981, quand le constructeur s’est lancé dans le domaine aéronautique avec sa technologie du pneu radial. Au sein de l’usine, on compte deux grandes lignes de production, celle des pneus neufs qui représente 40 % de la fabrication et dont la destination est l’aviation commerciale et le secteur de la Défense, la seconde est celle des pneus rechapés.
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