Tout le monde le sait, instructeurs et élèves, le lâché peut être un moment de stress intense comme celui d’un vrai bonheur, un accomplissement. Certains le gèrent plus ou moins bien selon leurs propres paramètres. Parfois, l’instructeur bien campé dans ses certitudes sur les capacités de son élève peut ne pas voir son état de stress. Il peut alors réagir avec un raisonnement presque froid et surtout méthodique. Il a analysé les capacités de son élève et, pour lui, compte tenu des nombreux paramètres qui ont jalonné la formation (et qu’il a dûment vérifiés), tout ira bien. Clairement, dans cette posture, il ne parvient pas à entendre l’anxiété de son élève, son message et son inconfort psychologique. Cette « mécommunication » va, hélas, avoir une conséquence funeste puisqu’elle va se traduire par un geste d’erreur « semi-conscient » coûtant la vie à l’élève. Pourtant, cet écart de perception s’explique parfaitement, voire aurait pu être évité. Autre exemple : dans une situation de formation au pilotage, un instructeur plutôt calibré (comme le premier), dans une posture de certitude rationnelle, abreuve son élève d’un volume important d’informations durant le vol. De l’autre côté, l’élève, selon son profil psychologique, est capable ou non de recevoir toutes ces informations. Certains se ferment discrètement et fuient l’inconfort en acquiesçant.
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