Le transport aérien est devenu « climato incorrect », voire écocide. Au point que, rappelez-vous, sur la ligne Paris-Orly-Bordeaux, les écologistes ont « obtenu » la suppression des vols au profit du TGV. Trois autres villes sont dans cette situation : Lyon, Nantes et Rennes. Pourtant, face à cette urgence climatique que personne ne peut nier, l’avion conserve toute sa pertinence comme outil de désenclavement des territoires. Le premier constat, avant toute réflexion sur la stratégie à mettre en place, est la richesse du maillage de la France en matière d’infrastructure : notre pays dispose d’environ 550 aéroports et aérodromes, mais près de 150 concentrent l’activité de transport de passagers. Il est donc bien « équipé » et il n’est pas nécessaire de lancer de grands travaux pour appuyer une politique de désenclavement. Si cette « mission » devait être confiée au train, notamment dans le cadre de lignes à grande vitesse (LGV), il faudrait les créer ainsi que les infrastructures dédiées, ce qui prendrait beaucoup de temps entre la constitution des emprises foncières et la construction. En matière de désenclavement régional, tous les élus des régions, des départements, des CCI et autres syndicats mixtes n’ont qu’une idée en tête : accroître l’attractivité de leur territoire. Malgré ce maillage exceptionnel aéroportuaire, le rapport de l’ex-sénatrice Josiane Costes sur le sujet constate qu’il y a eu, depuis une vingtaine d’années, une « métropolisation » du trafic passagers, c’est-à-dire une concentration des activités économiques créatrices de valeur vers de grandes métropoles du pays, idem pour les populations. Les vols vers la province ont diminué en pourcentage alors que ceux vers l’étranger ont fortement augmenté. La logique des hubs a accentué le déséquilibre entre les grands aéroports parisiens et ceux de province.
[…]