Pour Air France, les grandes manœuvres continuent : elle vient de procéder à une nouvelle augmentation de capital de 2 256 milliards d’euros (la dernière datait de 2021) sous la forme d’une émission de 1,928 million d’actions nouvelles avec un droit préférentiel de souscription pour les actionnaires. L’entreprise a toujours besoin d’argent, une partie du secteur long-courrier n’étant pas totalement repartie, mais la compagnie a commandé des avions : 68 A220 et 35 A350, des appareils modernes qui consomment moins. Cette augmentation de capital avait une autre finalité : renforcer les fonds propres de l’entreprise qui sont encore dans les valeurs négatives, réduire l’endettement et rembourser l’État à hauteur de 1,7 milliard pour les aides apportées par celui-ci. Cette démarche a une valeur importante : elle va permettre de rembourser 75 % des aides étatiques. Air France va lever un interdit de la Commission européenne : celui de prendre des participations au sein d’autres entreprises de transport aérien au-delà de 10 %. Ce frein à l’investissement était devenu une vraie contrainte pour Air France qui s’intéresse de près à la compagnie italienne ITA Airways qui s’est montée sur les ruines d’Alitalia. De plus, Lufthansa (associée à l’armateur MSC) s’est positionnée en janvier pour racheter l’entreprise italienne qui attire manifestement toutes les convoitises.
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