Au départ, je n’y croyais pas trop… Et puis, mon épouse, à qui je montre l’article, me pousse à tenter ma chance. C’est sûr que si je n’essaie pas, on ne risque pas de me sélectionner ! J’envoie donc un long mail au magazine. Quelle ne fut pas ma surprise de recevoir un appel de Jacques Callies pour m’annoncer que je serai l’heureux élu ! Ce dernier me demande mes disponibilités, je pose une semaine de congés début mai, espérant que nos agendas se caleront au mieux avec une météo clémente. Il faudra être réactif. Jacques finalise l’organisation lors du salon AERO de Friedrichshafen, profitant de la présence du constructeur : « Fabrice, toujours disponible début mai ? Rejoins-nous jeudi matin à Toussus, prévois des affaires pour 2 jours. » Et comment, toujours dispo ! Je ne vais pas rater une telle occasion. Et nous voilà jeudi matin, chez Nabil Bali, le responsable du FBO Air Services Group qui bichonne le Mooney Ovation2 qui doit nous emmener à bon port. Je fais connaissance avec Jacques en personne, d’une gentillesse et d’une culture aéronautique sans fin, et de Thierry Bosser, tout aussi sympathique et accueillant, importateur pour la France et la Belgique du Blackwing, qui s’était déplacé à Lognes depuis sa base de Valenciennes pour l’article de janvier. Très vite, on me met à l’aise, le tutoiement est de rigueur, les discussions décontractées. L’avion est fin prêt à décoller, il ne reste plus qu’à monter à bord. Thierry s’installe sur la banquette arrière et moi, bénéficiant déjà de la confiance de Jacques, je me vois confier la radio : « En tant que contrôleur aérien, ça ne devrait pas te poser de problème », me taquine-t-il. Mission acceptée avec grand plaisir. En place droite donc, je prépare les fréquences, prend l’ATIS, alors que Jacques s’affaire à entrer le plan de vol dans le G1000. Quelques minutes plus tard, nous sommes en l’air pour deux journées inoubliables. Certes, ce ne sera pas l’aventure la plus trépidante pour Jacques, dont l’expérience dépasse amplement la mienne, mais pour moi, ça relève un peu du défi ! Jamais, je n’ai encore eu l’occasion d’un si long voyage, ni de poser mon postérieur dans un Mooney. Et, en plus, je vais pouvoir profiter d’un principe si cher à la revue : le compagnonnage. Cette transmission d’un savoir et d’expériences envers les plus débutants est une chance qui fait grandir dans une vie de pilote.
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