Les petits cours d’eau font les grandes rivières. À l’occasion de deux vols commerciaux, Air France a mis en pratique un ensemble de mesures visant à réduire son empreinte carbone. L’activation de divers leviers a permis de diminuer de moitié les émissions de CO2 sur chacun des deux vols. Les actions font partie du programme « Air France ACT », qui propose une politique de décarbonation visant une réduction de 30 % des émissions de CO2 par passager-km d’ici 2030 en prenant comme référence de départ l’année 2019, cet engagement doit permettre une diminution de 12 % des émissions totales.
L’opération s’est déroulée sur deux vols commerciaux au départ de Charles de Gaulle, l’un à destination de Montréal opéré en Airbus A350, le 3 mai , et l’autre à destination de Lisbonne, le 4 mai, opéré en Airbus A220. Ces appareils de dernière génération, au cœur de la stratégie de renouvellement de la flotte d’Air France, consomment 20 à 25 % de carburant en moins que les avions de génération précédente. Leur empreinte sonore est réduite d’un tiers. D’ici 2030, ces appareils représenteront 70 % de la flotte Air France contre 7 % aujourd’hui grâce à un investissement d’un milliard d’euros par an d’ici 2025.
Ces deux vols étaient alimentés avec 16 % de Carburant d’Aviation Durable (SAF) pour le vol vers Montréal et 30 % pour le vol vers Lisbonne, contre 1 % actuellement pour les vols au départ de France dans le cadre de la réglementation. Ces carburants non fossiles sont produits à partir de biomasses comme des huiles de cuisson usagées. Ils n’entrent donc pas en concurrence avec la chaîne alimentaire et permettent en moyenne une réduction de 80 % des émissions de CO2 par rapport au carburant conventionnel, sur l’ensemble de leur cycle de vie. Soit, pour reprendre l’exemple des huiles végétales usagées, en prenant en compte la captation de CO2 lors la croissance de la plante, sa première vie comme huile de cuisson, son recyclage et son utilisation comme carburant d’aviation.
Avec ces deux vols, Air France voulait évaluer de manière globale l’efficacité simultanée des différents leviers pour réduire l’empreinte : les Carburants d’Aviation Durables (SAF), l’éco-pilotage (roulage sur une seul moteur), ou l’électrification des engins de pistes et de transport fret, l’optimisation des routes aériennes et des offres de restauration durable pour les clients, sans plastique… Cette opération a été menée en collaboration avec de nombreux partenaires impliqués dans cette volonté de transition énergétique.
Pour Vincent Etchebehere, Directeur du Développement Durable et des nouvelles mobilités d’Air France, cette opération est un succès : « Après l’annonce de nos nouveaux objectifs de réduction d’émissions de CO2 basés sur la science, il était important pour nous d’illustrer très concrètement la manière dont notre secteur doit se transformer pour répondre à l’urgence climatique. Air France est déterminée à explorer toutes les pistes d’innovation imaginées par les autres compagnies de l’alliance SkyTeam, qui partagent son ambition de rendre le transport aérien compatible avec les objectifs de l’Accord de Paris ».
Les actions mises en œuvre à chaque étape du voyage :
En amont du vol :
Une communication invite les clients à limiter le volume et le poids des bagages emportés. Afin de limiter le gaspillage alimentaire, ceux-ci sont encouragés à présélectionner leur repas pour ne charger que les produits nécessaires ;
Dans les salons : offre de restauration plus durable, locale et de saison, utilisation de matériaux écoresponsables ;
Opérations 100 % électriques au sol : repoussage électrique de l’avion, transport des équipages en bus électrique entre leur base et le point de parking de l’avion, tracteur autonome de bagages, transport électrique du fret.
À bord :
Utilisation d’avions de nouvelle génération (Airbus A350, Airbus A220) émettant jusqu’à -25 % de CO2 en moins ;
Utilisation de Carburant d’Aviation Durable produit par TotalEnergies à hauteur de 16 % vers Montréal et 30 % vers Lisbonne, permettant dans le cas de ces deux vols, une réduction de 90 % des émissions de CO2 sur l’ensemble du cycle de vie, supérieure à la moyenne de 80 % retenue par l’industrie ;
Pratique de l’éco-pilotage (un seul moteur mis en route au roulage, utilisation des innovations embarquées pour l’optimisation tactique des trajectoires, optimisation de la montée et de la descente), permettant de réduire de 3 à 4 % la consommation de carburant sur chaque vol ;
Utilisation de matériel de restauration plus durable (Voiture Repas de nouvelle génération plus légère, plateaux recyclés et recyclables, vaisselle fabriquée à partir de bagasse, couverts et bâtonnets en bois FSC, gobelets en carton, suppression des bouteilles en plastique individuelles) ;
Limitation du gaspillage par le choix du plat chaud en amont du vol pour toutes les cabines et distribution à la demande des trousses de confort (produites en matières recyclées et contenant des produits cosmétiques bio) en cabines Business et Premium Economy ;
Tri sélectif à bord : tri notamment des bouteilles plastiques, des briques de jus et des canettes ;
Mise en place d’une restauration plus durable, entièrement préparée en France, avec une offre 100 % végétarienne sur moyen-courrier et la possibilité pour les clients voyageant vers Montréal de choisir en amont du vol entre une prestation végétarienne ou un plat intégrant de la viande origine France ou du poisson issu de la pêche durable MSC. Seul petit bémol à relativiser (?) : le label MSC très controversé parmi les écologistes.