Depuis la création d’Avialpes, j’avais l’idée de développer l’aviation d’affaires sur notre territoire. Je voulais montrer que ce pouvait être un outil au service du développement de notre économie locale. Nous sommes en Haute-Savoie, dans une zone enclavée et à quatre heures de Paris en train. Je me suis donc battu pour convaincre les chefs d’entreprise locaux que l’avion pouvait leur être utile. Ce n’était pas facile, car l’avion a encore une image d’objet de luxe dans une forme de conscience collective et puis, les tarifs sont relativement élevés. Il a fallu aller à la rencontre de gens qui n’avaient pas l’habitude de prendre l’avion. J’ai pu réunir autour du projet 10 clients. La moitié n’utilisait pas l’avion. J’ai aussi rencontré des chefs d’entreprise qui avaient compris l’intérêt de cette forme de mobilité, mais qui, pour des raisons d’image, ne nous ont pas rejoints. » Emmanuel Rety, le fondateur d’Avialpes basée à Annecy est un convaincu de la première heure de l’intérêt de l’aviation d’affaires. Son projet, il l’a monté sous la forme d’un GIE, la plus simple pour mettre légalement un jet en service pour du transport privé. En effet, dans le GIE, chaque « client » est un actionnaire qui paie ses heures de vol en fonction de son usage. Il choisit qui sont ses éventuels passagers et, surtout, c’est une charge de transport qui en aucun cas ne peut être refacturée à qui que ce soit. Emmanuel Rety avait bien pris la précaution de définir avec l’administration le cadre strict de son activité. L’avion qu’il exploite est un Cessna Mustang de cinq places, le plus petit jet d’affaires du marché, mais qui permet de montrer aux clients tout l’intérêt de cette forme d’aviation. Les destinations sont la Grande-Bretagne, la Pologne, l’Espagne et la France, bien sûr, dont les liaisons ferroviaires transversales sont inexistantes.
[…]