« À termes, notre objectif est de former entre 150 et 200 pilotes par an. Airbus prévoit un besoin de 100 000 pilotes dans le monde d’ici 5 ans et 550 000 dans 20 ans. La demande sera encore plus forte qu’avant la période COVID », les ambitions de Jean Longobardi, le dirigeant de l’Airbus Flight Academy Europe, ont été clairement réaffichées le 2 mars à l’occasion de l’ouverture du nouveau centre de formation pilote Airbus basé sur la commune de Champniers près d’Angoulême. Ce « volume » de formation avait déjà été avancé lors de l’ouverture de l’école en 2019. Un certain nombre d’observateurs l’avait trouvé un peu optimiste… et pourtant.
Mais dans les locaux de la nouvelle école, on comprend mieux que les projets d’Airbus en matière de formation de pilote semblent parfaitement atteignables : le constructeur s’en donne les moyens. AFAE n’est d’ailleurs pas le seul centre de formation de PNT travaillant sous l’ATO d’Airbus, un autre centre fonctionne au Mexique et près d’une vingtaine de TRTO sont en service sur toute la planète. Avec ce nouveau centre, l’école a de la place : 3800 m2 d’espace, de bureaux, de salles de cours, de salles de briefing et de salle de simulateur. L’organisme a reçu dernièrement son second simu : un Alsim AL42, configuré naturellement selon l’un des appareils de la flotte, le bimoteur DA42… L’école en possède trois, auquel il faut ajouter 9 Cirrus et trois Grob 120 qui servent également au module UPRT, celui des entraînements aux positions inusuelles.
Aujourd’hui, l’école est en bonne voie puisqu’elle forme environ une soixantaine de pilotes par an, quand la première promotion n’en comptait que 6… Elle forme des pilotes étrangers et européens, mais elle accueille également des pilotes militaires des autres pays, ils suivent un cursus complet civil. De plus, l’école est capable d’adapter son offre, certains instructeurs sont d’anciens pilotes militaires. On a aussi pu remarquer aussi parmi les élèves, ce mercredi, une jeune femme en kaki, Emma. Elle appartient à l’Aviation légère de l’Armée de Terre (ALAT) et elle est surtout dans un cursus avion… Oui, c’est une nouveauté : l’ALAT ne recrute plus seulement que des pilotes hélicoptère.
AFAE vient d’accueillir de recevoir une forme de reconnaissance de la qualité de sa formation : Volotea a recruté 11 pilotes sortant du cursus d’Airbus Flight Academy Europe dont « la qualité du programme de très haut niveau s’adapte parfaitement à la philosophie de formation de Volotea », selon les propos de Carlos Munoz, le PDG de la compagnie.
Jean Longobardi a également expliqué que cette récente installation marquait une nouvelle étape. Parmi les jalons de ce new deal, il y a une volonté d’Airbus de s’engager pleinement vers une réduction importante et durable de son empreinte carbone pour son centre de formation. Les locaux ont été aménagés dans cet esprit et la flotte des appareils devra évoluer pour atteindre cette feuille de route. Ainsi, le dirigeant attend un appareil totalement décarboné, mais il admet que cela ne sera pas possible avant une petite dizaine d’années.
Il aurait pu faire le choix de l’Enac et voler sur Velis, mais les responsables ont opté dans un premier temps d’acquérir 4 Elixir d’Elixir Aircraft pour la formation. L’exploitation de l’appareil utilisant un Rotax, permettra une sensible économie en matière de carburant et de coûts de maintenance. Ces Elixir serviront à la formation initiale en termes de procédures et de maniabilité, soit entre vingt-cinq et trente heures de vol, avant de rebasculer sur les Cirrus pour la suite.