Au fait, pour commencer, comment allez-vous ? Avant l’apparition du variant Omicron, le retour à la normale commençait à s’imposer dans les esprits. J’ai en tête une conversation récente et drôle avec un cadre de Daher croisé à Toussus : « On n’entend plus trop parler de Miss Greta, mais elle doit toujours faire peur, car jamais dans l’histoire de la société on n’a vendu autant de TBM aux Scandinaves ! » Eh oui, il fallait bien continuer à se déplacer, à travailler, quitte à le faire en toute discrétion à cause du flygskam, la honte de prendre l’avion. J’ai vu des gens heureux et démasqués, et pas que des pilotes, ces derniers temps, lors de nombreuses réunions publiques ou privées, de conseils et d’assemblées où le champagne faisait sa réapparition et où chacun racontait ses projets d’avenir avec foi.
Mais les cartes ont une fois encore été rebattues, le ciel a pris la couleur de l’orage qui s’en vient, cette couleur noire qui annonce le monstrueux cunimb que les avions doivent éviter sous peine de désintégration. Sommes-nous encore maîtres de notre destin et libres de piloter ? Certains commencent à en douter.
La question du vaccin fait toujours débat, j’ai reçu quelques témoignages de lecteurs, interpellant quand ils émanent de têtes bien faites, tel celui-ci : « Le boycott 100 % en solidarité et en fraternité aurait permis de faire plier les psychopathes au pouvoir. C’est dommage. À chacun sa conscience. Les choix que je fais ne sont pas les plus faciles, ni les plus confortables. La vérité prend l’escalier et pas l’ascenseur, mais finira par éclater. Je préfère faire confiance au prix Nobel Montagnier qu’aux médecins de plateaux TV. Mais je n’en veux à personne, mon ami. Nous sommes éternels, nul doute que nous nous recroiserons, dans cette vie ou la prochaine. » Au fait, si je suis vacciné, c’est parce que j’y crois, non pas pour continuer à voler égoïstement. Et les chiffres démontrent que nous sommes très largement majoritaires.
Omicron ou pas, l’avenir doit continuer à se préparer, cela sera le cas à en juger par les personnes de valeur qui m’entourent.
J’aime écouter Philippe Favarel, président du Cercle Aéronautique du Parlement, quand il trace à grands traits les nombreuses actions, aussi bien caritatives que sportives, qui vont enrichir l’année 2022 de nos concitoyens.
J’aime voir Françoise Horiot, la dame de fer présidente du Groupement des Industriels et Professionnels de l’Aviation Générale, que l’on sait inoxydable, préparer néanmoins sa relève sur le moyen terme, car il faut que le GIPAG soutienne à jamais, contre vents et marées, les professionnels indispensables à notre activité.
J’aime entendre des heures durant Emmanuel Davidson, en tant que président de l’AOPA France, quand il se projette sur le long terme, qu’il raconte les dizaines de dossiers que l’association de défense des pilotes et propriétaires d’aéronefs doit instruire lorsque la législation nationale, européenne ou internationale devient menaçante pour l’activité. C’est concret, cela concerne nos licences et qualifications, la maintenance, les questions médicales, l’accès à l’espace aérien et l’accès aux aéroports et aérodromes, etc.
Comme, par exemple, ce projet de création d’espaces aériens U-Space – destinés aux drones commerciaux et aux eVTOL, pilotés ou non –, un défi majeur du fait de certains impératifs techniques et de l’avionique coûteuse qu’on voudrait voir installée dans nos cockpits : il est donc bien utile qu’Emmanuel rappelle que le ciel doit rester à tout le monde !
J’aime entendre Jean-Baptiste Djebbari, notre ministre délégué chargé des Transports, quand il met en place officiellement l’Observatoire de l’aviation durable, une association qui aura pour vocation à objectiver l’impact du transport aérien sur le réchauffement climatique, à recenser et mettre à disposition du public les connaissances sur son impact.
Mais… au fait, n’est-ce pas une reprise, certes plus politique, probablement mieux organisée et plus globale, des idées développées dans notre édito provocateur du N° 561 – le Greta s’en vient – où nous voulions organiser la lutte contre la désinformation organisée par les écologistes les plus jusqu’au-boutistes en créant un Think-Tank, un laboratoire d’idées, bourré d’intelligence pratique, se basant sur des faits et statistiques avérés, au nom de Greta, pour Groupement de réflexion d’experts en transition aéronautique, en mémoire de celle par qui tout est arrivé ?
Bon, entre-temps, la COVID nous est tombée dessus, et on a mis la pédale douce. Alors, un grand merci à notre ministre pilote pour cette prestigieuse reprise de flambeau.
Tout ceci n’est-il pas de bon augure pour 2022, les planètes ne seraient-elles pas en train de se réaligner ? Alors, vite, vite, souhaitons-nous une excellente année 2022 et, surtout, sachons profiter de ce bonheur qui semble si proche !
Jacques CALLIES