Depuis des décennies, l’aviation générale est la cible du ressentiment d’une partie de la population. C’est d’ailleurs devenu tellement habituel que les pilotes ne cherchent même plus à combattre ces attaques et courbent l’échine passivement en se disant que la discrétion est la meilleure arme. Nous avons le souvenir d’un couple d’amis, pilotes tous deux, qui interdisaient toute conversation aéronautique dans leur jardin, de peur que les voisins puissent apprendre qu’ils exerçaient cette passion coupable… Pourtant, la situation de notre aviation générale a bien changé ces dernières années, même si nous avons du mal à le reconnaître. La personnalité et la volonté du directeur de l’Agence européenne pour la sécurité aérienne (EASA) sont les causes principales de cet état de choses. Et par ricochet, les DGAC européennes ont également dû se mettre au diapason et modifier leur attitude envers l’aviation générale. Nombre de combats menés par les associations de pilotes et les fédérations ont vu un dénouement positif. À ce titre, on peut citer l’arrivée d’un IFR accessible aux pilotes privés et pour lequel les clubs peuvent jouer leur rôle de formateur ; la reconnaissance et la possibilité de convertir les licences étrangères en licences européennes (à titre privé) ; la simplification de l’entretien de nos machines les plus courantes ; la responsabilisation des propriétaires (programmes d’entretien déclaratifs sous la responsabilité des propriétaires ou exploitants) ; la création et la mise à jour régulière du CS-STAN (qui permet l’installation simplifiée d’avionique, d’appareils augmentant la sécurité ou de réparer un aéronef sans passer par la case d’un dossier de certification EASA).
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