Nous sommes en vol entre Rouen et Toussus-le-Noble, au milieu de la CTR d’Évreux. Je demande à mes élèves : « Imagine que la température d’huile monte rapidement et que la pression d’huile descende dans le rouge. Que ferais-tu ? » En réponse à cette question que je pose régulièrement, quelques-uns envisagent un déroutement, d’autres répondent : « Je ferais une interruption volontaire de vol » et commencent à chercher un champ. Je leur montre alors, toute proche, la base aérienne d’Évreux : « Et pourquoi tu ne demandes pas à atterrir sur cette belle piste qui nous tend les bras ? » « Je n’ai pas le droit, c’est un aéroport militaire ! » J’explique alors, qu’en cas d’urgence, il faut prévenir le plus rapidement un contrôleur pour obtenir de l’aide et qu’un commandant de bord a le droit de faire à peu près tout ce qui lui semble nécessaire pour assurer la sécurité de son appareil et de ses passagers, à condition de prévenir de ses intentions et de ne pas mettre en danger d’autres personnes. Le commandant de bord d’un aéronef, qu’il soit pilote privé ou professionnel, a le devoir de préparer soigneusement son vol. Malgré cela, il peut se trouver confronté à des circonstances inattendues mettant potentiellement en danger son appareil et ses occupants. Dans ce cas, la réglementation lui donne la possibilité de déroger aux règles pour assurer la sécurité de l’aéronef.
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