Rétrofiter votre vieux DR400 avec un moteur électrique… Et si la technologie décidait de « revisiter » les sempiternels ou indéboulonnables avions en bois et toile pour en faire des modèles de modernités, consommant des électrons sans rejeter du CO2 ? Tout en lui ajoutant un peu d’autonomie pour couvrir l’essentiel des missions que les clubs lui affectent… Et bien, voilà, ce n’est pas de la science-fiction, mais le projet très sérieux d’Aviathor, une start-up qui fait partie du programme Blast. Ce vaste incubateur a été créé avant les vacances pour faire émerger des solutions décarbonées pour l’aérien, voire la petite aviation générale.
Aviathor va donc remplacer le bon vieux Lycoming de votre Robin par un modèle électrique dont la puissance peut varier entre 100 et 200 ch, cet écart est dû essentiellement à la puissance qui sera délivrée par la batterie. En fonction de la charge utile du modèle, il sera possible de permettre deux heures d’autonomie qui devrait couvrir 80 % des besoins : 60 % des heures de vol s’effectuent en instruction et ils durent moins d’une heure. 30 % des vols de balade durent également moins d’une heure. Bref, une partie de la cible est là : les Robin en fin de potentiel moteur, pilotés par des membres ayant une grande conscience écologique.
Pour atteindre ce marché, Aviathor va faire certifier son moteur et son installation. Ensuite, ses dirigeants s’attaqueront à un STC (suplementary type certificate) qui permettra de monter leurs moteurs dans les cellules en bois. L’ambition de Benoît Cocheteux, l’un de ses dirigeants, est à terme de proposer leur installation en première monte sur des appareils neufs : des DR400 quatre places avec au minimum deux d’autonomie. Pour leur STC, les responsables d’Aviathor sont sur le point d’opérer une levée de fonds, car on sait que Robin Aircraft est peu intéressé par la prise en charge de ce type de certification. Pour l’heure, à titre expérimental, la start-up s’apprête à monter un moteur électrique sur un MCR 4 S, un avion quatre places en kit distribué par SE Aviation.
Les places arrière seraient supprimées pour laisser l’espace à des batteries qui donneraient dans un premier temps 1 h 30 d’autonomie avec une puissance de 85 kW, soit l’équivalent du moteur Rotax 914 installé en principe dans l’appareil. Toutefois, la modification de la masse maxi du MCR 4S devrait réglementairement évoluer de 750 à 820 kilos, permettant ainsi d’accroître l’autonomie de 30 minutes pour deux heures de vol au total. Vous l’avez compris, « l’électrification » du MCR n’est qu’une étape… Le coût de la transformation n’est pas encore fixé avec précision.