À l’heure où nous écrivons ces lignes, l’Algérie vient de renoncer à la vente du Super auto plombé. C’était le dernier pays où l’on pouvait encore trouver ce carburant. Signe fort, signifiant que même dans un pays où la récupération des automobiles les plus anciennes était un sport national, la pression écologique a fini par avoir raison des besoins d’une minuscule minorité, encore attachée à un carburant, certes polluant, mais indispensable à des moteurs venus d’un passé glorieux, mais lointain. Pour l’aviation, nous sommes dans le même cas de figure. Nous utilisons des moteurs venus d’un autre âge (la plupart de ceux à essence trouvent leurs origines dans les années 1940 et 1950), et qui nécessitent l’utilisation d’un carburant spécifique. L’une des spécificités de ce carburant nommé AVGAS (contraction d’aviation gazoline) est de contenir du TEL ou tétra éthyle de plomb. Ce composé, ultra-toxique, et qui le reste après la combustion du carburant dans les cylindres, est utilisé pour deux raisons principales : – Augmenter l’indice d’octane du carburant, ce qui permet d’éviter le phénomène de détonation. Lorsque, pour des raisons variables, le mélange air/essence contenu dans un cylindre s’enflamme spontanément, hors du « tempo » prévu par le constructeur, et que la force de l’explosion vient contrer le mouvement normal du piston dans le cylindre. Les forces en présence sont largement suffisantes pour détruire la tête du piston ou tordre les guides de soupapes ou tout simplement les bielles, causant des dommages irréversibles au moteur.
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