Il y aura des solutions vertes pour le transport aérien local, voire l’aviation d’affaires, bien plus tôt qu’envisagé dans l’esprit des politiques ou des écologistes. La surprise est que l’une d’entre elles pourrait être déployée dans les pays du Nord, historiquement réfractaires au transport aérien avec la fameuse honte de prendre l’avion. Rolls-Royce et Tecnam viennent de s’associer à la compagnie norvégienne Widerøe pour fournir un appareil à motorisation électrique destiné au réseau national d’aéroports, à partir de 2026.
Ce nouvel appareil reprendra la structure du P2012 et plus particulièrement celui du modèle électrique italien, le P-Volt. Rolls-Royce fournira la motorisation et l’alimentation électrique. Cet appareil est le fruit de partenariats croisés avec l’objectif l’acquisition de savoir-faire et la mesure de faisabilité. Rolls-Royce avait dès 2019 lancé un programme de recherche avec la Norvège sur un avion électrique commercial pour le réseau domestique. En même temps, le motoriste est engagé avec Tecnam sur la création d’une solution hybride associant un moteur Rotax 915 et un moteur électrique, c’est le projet H3PS, lancé en 2018 et qui devrait s’arrêter en avril.
Avant la pandémie, Widerøe réalisait environ 400 vols par jour à partir d’un réseau de 44 aéroports, mais surtout 74% des vols concernaient des distances inférieures à 275 km. À ce titre, les durées de vol les plus courtes variaient de sept et quinze minutes, ce qui est un créneau totalement exploitable par un avion électrique. Cela satisferait une partie de l’ambition norvégienne d’étendre l’usage de cet avion aux vols réguliers intérieurs à l’horizon 2030, ce qui s’inscrit en Norvège dans un cadre plus vaste de réduction des émissions (de l’ordre de 80%) d’ici 2040. De surcroît, le P2012 est adapté aux décollages et atterrissages courts.