Un sérieux coup de pouce pour l’aviation « verte ». C’est un début et il faut parfois être défricheur. La société Green Aerolease, président par Charles Cabillic, le dirigeant du groupe 3 a commandé 50 Velis Electro, produit par le constructeur italo-slovène Pipistrel et qui est, on le rappelle, le seul avion électrique certifié à ce jour par l’EASA. Ces appareils auront vocation à être loués par des clubs, voire des écoles de pilotage. C’est naturellement une excellente bonne nouvelle pour aider l’aviation générale à converger vers une baisse des pollutions sonores et atmosphériques et donc satisfaire aux exigences des écologistes et des riverains.
Ce n’est pas le président de la Fédération française aéronautique qui dira le contraire, lui qui au travers de son « fablab » tente de faire accepter l’idée d’une aviation électrique auprès de ses présidents de club. L’avion et l’idée ne manquent pas l’intérêt. Commencer une formation à moindre coût, sans faire (trop) de bruit et sans émettre la moindre molécule de C02, c’est intéressant au point qu’Air France avait passé un partenariat pour utiliser dans le cadre de sa formation Cadet. Mais ça, c’était avant la COVID. La filière est pour l’heure arrêtée, sans information sur la reprise. Aujourd’hui, le Velis n’est pas encore très répandu… À Toussus, il aurait déjà fait quelques heures de vol en instruction, le ministre Djebarri s’est même offert un tour de piste très médiatique pour attirer les projecteurs sur cette avancée écologique. Que vont faire les clubs ? Officiellement, ils sont 84 % à penser au travers de leur président que l’avion électrique est une réponse aux contraintes environnementales… On ne peut pas appeler ça une vraie révélation, c’est plutôt une réaction de bon sens que tout le monde pourrait facilement à mettre en avant.
Plus intéressant est le second chiffre : 70 % des clubs sont intéressés par l’achat d’un tel appareil, c’est assez encourageant compte tenu de l’immobilisme de ces associations à but non lucratif. Toutefois, entre être intéressé et passer commande, il y a quand même une sacrée différence. Il y a bien sûr les « pour » et les « antis ». L’appareil est bien ciblé pour une école de début compte tenu de son autonomie. En théorie, le temps de charge d’une heure permet une heure de vol, mais la batterie n’est jamais vidée, compte tenu des précautions d’usage pour l’exploitation. Résultat : son utilisation paraît parfaitement compatible avec l’instruction entre le briefing de fin de vol et celui du suivant, cela laisse 40 minutes de charge possible. Cette charge autorisait 4 à 6 tours de piste. Le Velis est avant tout fait pour les riverains récalcitrants, ceux qui râlent après avoir acheté une maison près du terrain, en connaissance de cause ou pas.
Il n’est pas bruyant dans une phase la plus délicate : la prise en main et la maîtrise du tour de piste. Le coût de la machine est d’environ 210 000 HT, chargeur compris. La solution Green Lease a le mérite de faire découvrir la machine et de faire diffuser l’idée d’une alternative électrique. En attendant que les batteries évoluent ou que d’autres constructeurs s’engagent vers la transition écologique. Le modèle de demain sera hybride sur le choix : électrique et hybride thermique/électrique/hydrogène. À termes, ce sont 200 appareils qui pourraient être proposés à la location. C’est naturellement Finesse Max, l’importateur français, qui se chargera de la partie gestion de la navigabilité, notamment au travers des quelques ateliers de maintenance formés pour cela.