Hormis les pilotes professionnels et militaires que je mets dans une catégorie à part, j’ai toujours pensé – et ce bien avant que je ne pilote moi-même – que les pilotes se classent en deux catégories. Ceux d’exception et les autres. Non point que, parmi ces « autres », certains ne soient pas exceptionnels, mais parce que, généralement, ils ne font que voler, tout simplement – sans plus, oserai-je dire – alors que les voltigeurs, eux, rêve intemporel, volent comme les oiseaux. Enfant, m’étais-je promis, qu’un jour, quand je serai grand, je volerai aussi comme les oiseaux, virevoltant dans le ciel en de jolies arabesques. Depuis, si aucune aile ne m’a encore poussée dans le dos, je me suis tenu cette promesse en volant régulièrement la tête en bas, ou sur la tranche, ou bien en une chandelle complétée d’un looping jouissif suivi d’un beau (pas toujours) tonneau sur Pitts S2B, sur Cap 10 ou, plus modestement, sur Robin Alpha R2160.
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