Samedi, vers 10 h, le Seneca de l’école Aeroflight basée à Lognes a décollé en direction de Muret (31). Il était piloté par Hughes Lionnet, le dirigeant de l’école et de Mickael Bonnefond, pilote de ligne. Ils ramenaient chez lui Jean-Yves, un infirmier réanimateur venu prêter main-forte à ses anciens collègues de l’hôpital de Longjumeau. La mission est tombée la veille : ASF avait reçu le mail du soignant qui souhaitait souffler un peu et revoir sa famille après trois semaines de travail intense et exposé.
Très vite, Mickael s’est attelé à la préparation du dossier de vol : les notams, les zones, mais surtout les terrains de déroutement possible disposant encore de carburant, à savoir de l’essence 100 LL. Il a ensuite fallu préparer l’avion pour le passager et plus exactement installer une séparation en plexiglas entre le poste avant et la cabine arrière, sans oublier le gel, les gants et des lingettes. Le matin, Hughes, le pilote en fonction à l’aller (PF) a pris la météo et noté quelques cunimbs sur la route, mais rien de bien méchant.
Les pleins avaient été faits la veille : 460 litres de carburant pour avoir les pattes assez longues en cas de surprise. Après le briefing de Mickael, l’appareil a remonté la piste pour choisir la 08, sans aucun contrôleur. Le vol aller a duré 2 h 30 avec 15 kt de vent de face, à la moyenne de 150 kt. Le ciel était totalement vide à part un avion Air France qui rentrait à la capitale. La route été une « quasi-directe » sous plan de vol bien sûr. Après avoir déposé son passager, l’équipage est rentré en 2 heures avec un bon 190 kt. Cette mission devrait être suivie par de nouvelles rotations, pour transporter des médecins cette fois. À noter que les contrôleurs ont été, sur toute la route, les autres membres actifs de cette épopée sanitaire.