Essayer un avion nouveau, c’est toujours un privilège. Un privilège rare, car les nouveaux modèles ne sont pas légion. Tester la nouvelle version d’un avion déjà connu ne provoque décidément pas les mêmes sentiments : difficile de se sentir transporté lorsque l’on essaye celles d’un C172 ou d’un Robin, tant on a l’impression de retrouver un vieux camarade, malgré les nouveautés ajoutées au modèle de l’année. C’est pourquoi le bonheur est au rendez-vous lorsque je vois défiler les pentes des Alpes slovènes. Je suis aux commandes du Panthera de Pipistrel, l’avion que tous voudraient essayer, mais que les mesures Anti-Covid ont, pour l’instant irrémédiablement isolé, un appareil que j’ai eu envie d’essayer depuis sa première présentation, sous la forme d’une maquette, à Aero Friedrichshafen. En plus la météo est au rendez vous. Le soleil brille et l’air est plutôt laminaire. Je suis habitué à voler tout près de la pente, collé à la montagne. Mais aujourd’hui, l’impression est bien différente. Lorsque je pratique le vol de pente, mes ailes ont un allongement sans équivalent et ma vitesse air reste très modeste. Le planeur que je pilote ne dépasse guère les 140 km/h lorsque je pratique le vol dynamique sous les crêtes. Ici, c’est à plus de 180 KTAS que je tutoie ces mêmes crêtes.
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