TRANSPORT AÉRIEN
L’aviation d’affaires a encore de beaux jours devant elle si on en croit les prévisionnistes américains. En Europe, elle n’intéresse pas l’EASA. Et en France, elle est un peu conspuée par méconnaissance de son rôle économique.
L’aviation d’affaires, c’est bien l’aviation la plus méconnue du grand public et la plus conspuée dans les médias mainstream. Elle est également totalement ignorée par les politiques quand il faut la taxer. En revanche, durant les campagnes électorales, les candidats sont des clients qui en usent et en abusent. L’aviation d’affaires, c’est d’abord une aviation des territoires. L’enclavement économique des régions est depuis longtemps documenté par les élus eux-mêmes en local. À ce titre, l’insistance du Premier ministre à rouvrir une ligne Pau/Orly montre bien que le train et ses quatre heures et quinze minutes sont bien insuffisants en regard d’une heure d’avion. Même sur les liaisons radiales desservies par le TGV, l’avion d’affaires est plus efficace en matière de timing.
C’est un lien direct avec toute l’Europe et ses 1500 aéroports desservis par cette aviation, dont 900 ne sont reliés que par elle. Elle permet à des entreprises qui sont implantées en province d’avoir facilement accès à des destinations françaises, mais également européennes. C’est même souvent grâce à cette aviation qu’elles peuvent rester en région, sans aller s’agglutiner dans des zones près des axes de transport ou ferroviaires. Elle relie entre eux 261 terrains en France. Un exemple suffit à illustrer le propos : « Michelin fait voler trois avions pour les déplacements de ses cadres, sans cette exploitation, il n’est pas certain que le siège puisse rester implanté à Clermont-Ferrand. Il existe des territoires enclavés, non pas qu’ils ne soient pas du tout desservis par un axe ferroviaire ou un axe routier, mais le temps d’accès d’une région à une autre, en France ou en Europe est très long », explique ce professionnel. Le temps est naturellement une variable qui impacte les entreprises dans leurs décisions stratégiques ou de management, elles sont donc les premières à recourir à ce type de transport. […]