CLUBS
Les attaques contre les terrains sont, depuis leur « lâchage » par l’État en 2004, une histoire sans fin. Tous les élus ne sont pas convaincus de l’intérêt d’une plateforme sur leur territoire, comme à Alès. À Eyguières, le maire veut quant à lui en faire trop avec un projet pharaonique.
Depuis le 17 janvier et jusqu’au 31 mars, le terrain d’Eyguières est fermé par NOTAM. Une décision provoquée par la mairie d’Eyguières pour un motif qui paraît, dans un premier temps, justifié : l’absence de gestionnaire. Elle a été prise du jour au lendemain, donc sans aucun préavis qui aurait permis aux usagers de s’organiser. Par ailleurs, aucun danger ne les menace, ni les riverains, ni le terrain en lui-même. Cette fermeture aurait très certainement pu être évitée en confiant, par exemple, la gestion au club local comme cela s’est déjà fait par le passé. Les présidents d’aéroclub sont au cœur des problématiques qui entourent les plateformes et connaissent le job. Ici, la mairie a fait un autre choix.
Laisser un terrain sans activité durant trois mois a des conséquences sur tous les usagers, à commencer par les jeunes en formation, plus particulièrement dans leur phase de mûrissement et allant vers le professionnel. Ils sont plusieurs dans ce cas. Il va leur falloir trouver une solution, tout comme les pilotes qui sont proches de leur prorogation, les élèves pilotes de l’école de l’Air qui passent leur PPL ou les privés qui ne peuvent laisser leur avion trois mois sans voler. Le club de Rossi-Levallois, l’une des associations de la plateforme, regroupe près de 200 membres, il y a plus de 150 avions basés et près d’un millier de personnes fréquente le terrain. Au total, Eyguières « abrite » deux clubs avions, deux clubs ULM, un club de planeur et une palanquée de privés. Après s’être mobilisés, les dirigeants, les membres de la FFA et du CNFAS ont obtenu de la DSAC la possibilité d’une fenêtre d’ouverture pour sortir des avions du blocus. Le club de Rossi-Levallois va par exemple être accueilli ailleurs pour permettre aux jeunes futurs pros de poursuivre leur formation. Cela concerne quelques avions seulement, il restera un manque à gagner pour les associations dont les charges financières, notamment les provisions moteur, imposent une gestion au cordeau. […]