La compagnie Corsair vient d’annoncer des résultats financiers positifs pour l’exercice 2023/2024, avec un résultat d’exploitation de 3 millions d’euros en amélioration de + 40,1 millions d’euros par rapport à l’exercice précédent et un résultat net positif de 1,1 million d’euros. L’objectif du retour a donc été atteint. Le chiffre d’affaires de Corsair, en hausse de 9 %, s’établit à 701 millions d’euros, soit une progression de 59 millions d’euros par rapport à l’exercice précédent, établissant un record dans l’histoire de la deuxième compagnie française long-courrier. Cette performance s’accompagne d’une forte croissance du fret (+17 %) et des revenus ancillaires (+43 %), ainsi que d’une augmentation du nombre de passagers transportés, au-delà de 1 400 000 personnes.
C’est une forme de performance dans un contexte aérien compliqué : JO, taxe sur les billets et ralentissement. Chez notre confrère l’Écho touristique, Pascal de Izaguirre, le pdg, a expliqué qu’au départ d’Abidjan, la compagnie transporte plus de fret qu’Air France qui aurait un programme bien plus important. Pour information, durant la période post-COVID, la compagnie avait perdu 117 millions entre 2021 et 2022, seulement 37 entre 2022 et 2023. Ce succès est le fruit d’une stratégie de renouvellement de la flotte passant des 747 à des Airbus A330neo neuf en créant également une classe affaires (2018). Ce nouvel outil a permis d’ouvrir des lignes quotidiennes vers les destinations habituelles de la compagnie : Abidjan, Fort-de-France ou La Réunion et. Pointe-à-Pitre, voire deux vols par jour en période de pointe.
En un peu plus de trois ans, la compagnie a investi plus d’un milliard pour l’achat de 9 Airbus A330neo, de quoi permettre une amélioration significative de l’expérience client et à un impact positif sur le prix moyen. Par ailleurs, les mesures de restructuration mises en place depuis fin 2020 ont, selon la compagnie, donné des résultats probants, entraînant une amélioration significative de la productivité avec, en parallèle, une démarche constante de maitrise des coûts. Dans le même temps, Corsair attend, avec confiance, la réponse de la Commission européenne concernant l’ajustement de son plan de restructuration, prévu d’ici à la fin de l’année. En effet, la compagnie demande un effacement d’une dette COVID de 103 millions (80 millions de dette publique et 23 de dette fiscale), elle sollicite également un crédit d’impôt pour acheter un nouvel appareil.
L’UE avait donné son accord pour le versement en 2020. En 2023, la compagnie demandait l’annulation dans le cadre du plan de restructuration, ce qui a amené la Commission à lancer une enquête sur la conformité de la demande au droit communautaire. Par ailleurs, les deux mesures avaient été inscrites au budget 2025 avant la destitution de Michel Barnier. Par ailleurs, cette demande avait indisposé la concurrence et plus particulièrement Air Caraïbes et sa dirigeante, Christine Ourmières-Widener. Pascal de Izaguirre se dit serein : « Le dossier est solide et la compagnie est saine ».