Le monde de l’aérien est, depuis quelques semaines, à l’écoute de chaque prise de parole de François Durovray, le ministre des Transports, faisant partie du ministère du Partenariat avec les Territoires et de la décentralisation. Notre ministre, dans un élan d’enthousiasme, s’est exprimé devant la commission sénatoriale Aménagement du territoire et développement durable rappelant « notre excellence industrielle dans le secteur aéronautique comme étant un atout majeur ». Il a aussi rappelé que l’État allait continuer à soutenir le développement des carburants alternatifs durables, tout en expliquant que « les investissements prévus pour 2025 permettront de déployer la feuille de route du CORAC pour préparer le successeur de l’A320. »
Les acteurs du transport aérien ont dû écouter avec beaucoup d’intérêt les propos d’un ministre d’un gouvernement qui projette de triper la taxe sur les billets d’avion à la fois pour l’aviation commerciale et l’aviation d’affaires. Une proposition qui continue de rallier les oppositions tant cette mesure leur parait injuste et dangereuse pour le secteur du transport aérien. Le SNPL s’est aussi prononcé : « La taxation des billets d’avion voulue par le gouvernement, à un niveau massif dans un dispositif mal calibré, au périmètre non adapté, va menacer directement les milliers d’emplois du transport aérien français. Le gouvernement, dans son sauve-qui-peut budgétaire, veut augmenter la taxe de solidarité sur les billets d’avion de 300 %, et ainsi faire passer à un milliard d’euros par an le produit d’une taxe, dite Chirac, aux seules compagnies opérant des vols en France. Ce faisant, elle affaiblit encore plus des entreprises françaises déjà lourdement taxées, et favorise les compagnies étrangères opérant en dehors des frontières françaises, qui seront moins touchées par cette taxe, et de fait proposeront une offre de transport aérien à leur profit. »
Le syndicat rappelle que le secteur est engagé dans une décarbonation coûteuse et que « le priver de ses facultés d’investissement ou du produit de ces taxes, comme c’est le cas pour la TSBA, c’est lui faire prendre le risque de rater son virage environnemental, et de menacer un peu plus son avenir. » Enfin, plusieurs rapports parlementaires d’élus des territoires ont toujours pris parti pour l’aérien qui s’est avéré dans certaines situations nettement plus efficace que le train. Alors que l’aviation régionale peine à trouver un équilibre économique durable, les acteurs craignent que cette taxe provoque la disparition de petites compagnies dont l’usage était apprécié pour les régions, tout comme ils craignent une fragilisation du secteur EVASAN.