TRANSPORT
Le gouvernement Barnier envisage d’augmenter la taxe sur les billets d’avion (dite taxe Chirac) au point de la tripler, dans le cadre des 60 milliards à trouver pour son budget. Les professionnels de l’aérien ne décolèrent pas. L’aviation d’affaires sera également très fortement sollicitée, malgré les risques de faillites.
« L’État est dans le rouge et va nous y plonger ». La phrase est de Thomas Juin, le président de l’Union des aéroports français (UAF), s’exprimant lors d’un point presse à propos du projet de l’État de tripler la taxe sur les billets d’avion (TSBA), passant de 462 millions à 1,462 milliard pour cette année. Une grande partie de cette somme sera directement affectée au budget de l’État compte tenu de l’objectif de trouver 60 milliards d’économies.
Le gouvernement de Michel Barnier n’a que quelques semaines d’existence, mais ses premières mesures dans l’aérien embrasent tout le secteur et électrisent la profession. L’UAF parle de « choc fiscal mortifère pour le transport aérien, le tourisme et les territoires ». On sent dans les propos qu’il y a une forme de sidération devant une augmentation très importante de cette taxe qui n’a d’ailleurs jamais trouvé sa légitimité. Le secteur de l’aviation va également être mis à contribution dans des proportions « confiscatoires » comme l’exprime Pascal de Izaguirre, le président de la Fédération nationale de l’aviation marchande (FNAM). Côté chiffres, la taxe passera, pour les vols au départ de France de plus de 5000 km, de 7,5 euros à près de 60 pour les passagers de la classe éco, ceux de la classe premium, elle passe de 65 à 200 euros. Et pour les passagers de l’aviation d’affaires, elle ira de 300 à 3000 euros, selon la destination, du jamais vu. Cette taxe de 1,462 milliard sera répartie de la façon suivante : 210 millions d’euros pour lutter contre les pandémies, 252 millions pour l’Agence de financement des infrastructures de transport (AFIT), dont l’action principale est de financer les infrastructures ferroviaires, et un milliard qui part dans le budget de l’État. Notons que l’aérien finance son principal concurrent : la SNCF, car il s’agit bien d’une vraie concurrence qui est une des explications de la disparition des petites lignes aériennes. […]