CARNET DE VOL
Commencé dans notre numéro d’avril, voici la quatrième partie du tour du monde de Georges Adam en PC-12. Il nous avait quittés le mois dernier sur l’aéroport de Nouméa…
1er avril, on reste en France. Donc, après avoir passé un excellent week-end sur le caillou, qui m’a permis de retrouver, entre autres, un ancien camarade parachutiste aux nombreux titres nationaux et internationaux, et de rencontrer une personne assez exceptionnelle, Marine Bayer, première femme pilote de l’Aéronavale qui, après une carrière bien remplie, a passé un diplôme d’infirmière et organise des missions humanitaires dans les pays les plus défavorisés du Pacifique avec l’organisation qu’elle a fondée : Aidocean. Je vous recommande d’ailleurs son livre : « Entre ciel et mère » – mère, car, pendant sa carrière militaire sur la mer, elle a aussi trouvé le temps d’élever trois enfants.
Notre but, aujourd’hui, est de rejoindre Wallis, territoire français bien isolé. Mais, pour cela, nous devons faire un petit arrêt carburant aux Fidji, à Nadi. Nous en avons pour 3 heures. Le départ LTO, 3e sur la piste 11, nous fait survoler la mer avant de revenir sur le VOR du même nom, au-dessus de 7 000 ft pour s’affranchir des sommets environnants et rejoindre notre route sur Nadi. Dès l’altitude de croisière atteinte, au FL270, nous les contactons sur la HF. La liaison est étonnamment claire.
Le ciel, bien dégagé, nous permet de contempler le Pacifique qui s’étend sous nos ailes. Nous avons déjà parcouru 1 800 Nm à sa surface et il nous en reste plus de 5 000. À 180 Nm de l’arrivée, on peut joindre Nadi Approche sur la VHF, qui nous envoie directement sur le point initial de l’ILS 02. Personne dans les cieux à l’arrivée, seul un Boeing néo-zélandais attend que l’on se pose au point d’arrêt 20. Aussi faisons-nous une arrivée rapide, soit 220 KIAS jusqu’à 3 Nm du seuil de piste, suivi d’une réduction complète de la puissance pour sortir les traînées et dégager au bout de la longue piste de plus de 10 000 ft. Après une rapide désinfection de l’avion, nous ajoutons 500 litres de kérosène, et nous sommes parés pour un petit vol de 2 heures qui va nous ramener en France. Le vent faible nous permet de partir sur la piste 20, ce qui nous évite un long roulage. Nous atteignons rapidement le FL250 en slalomant entre quelques gros cumulus.
Il fait beau sur Wallis, nous arrivons directement sur la piste 08 en prenant contact avec Wallis Info et en précédant de 30 minutes le Twin Otter d’Air Loyauté qui assure une liaison journalière avec Futuna. À peine posés, nous avons un accueil chaleureux de tout le personnel qui se met en quatre pour nous faciliter notre séjour.
3 avril – Visite chez les voisins
Étant à Wallis, on ne pouvait pas oublier de visiter Futuna. Malheureusement, toute la nuit, des orages ont sévi et ce matin, c’est encore le cas. La tendance est cependant à l’amélioration. Le Twin Otter du matin est parti et s’est posé à Futuna.
Pour éviter de trop secouer nos passagers, nous décidons de voler à 2 500 ft pour rester hors des nuages. En chemin, nous croisons le Twin qui est à 9 000 ft et qui nous confirme une météo pas fameuse à l’arrivée. Nous programmons donc une approche RNAV 07. Sage décision car, si nous restons hors des nuages, toute l’approche se fait sous un véritable déluge qui ne nous permet d’apercevoir la piste que tardivement. Là aussi, après avoir attendu que l’averse se calme, nous avons droit à un accueil tout aussi sympathique qu’à Wallis. […]