PRATIQUE
L’aviation fait rêver au point de rendre les hommes déraisonnables. Il n’y a pas un mois sans que nous n’entendions parler d’un propriétaire déçu, ou bien par un vice caché, ou bien par un achat qui ne correspondait pas à ses besoins.
Depuis que la revue existe, nous expliquons régulièrement à nos lecteurs que la liberté de voler n’est assurée que lorsqu’on a les clefs d’un avion dans la poche. Seul ou à plusieurs, peu importe, mais c’est l’idée. Cette liberté a un coût certes, qui peut devenir démesuré si jamais, lors de l’achat, principalement quand il s’agit d’un avion d’occasion, on ne prend pas de précautions. Dans la presse, ce genre de sujet est appelé un marronnier dans la mesure où il revient chaque année, comme les marronniers qui fleurissent aux premiers jours du printemps. Un sujet léger, croit-on. À tort. Aussi pensons-nous nécessaire de revenir d’urgence sur le sujet après avoir reçu, pendant les vacances, un appel au secours d’un lecteur mal conseillé qui venait de perdre l’essentiel de ses économies dans l’achat d’un avion irrémédiablement corrodé. Je sais que l’aviation rend fou, tout au moins déraisonnable, mais si on ne procède pas aux contrôles les plus sévères, qu’on achète emporté par son enthousiasme, comment un avocat pourra-t-il, par exemple, tirer argument de la notion de « vice caché » pour faire annuler un achat « as is where is », ce qui signifie dans l’état, tel quel et sur place, sans aucune garantie de quelque nature que ce soit ?
Aussi vais-je commencer par vous relater mon expérience qui a consisté en l’achat de cinq avions entre 1984 et 2005, des achats qui nous ont donné entière satisfaction car, sauf exception, nous avons globalement suivi les conseils que nous préconisons à nos lecteurs. […]