La low cost espagnole Volotea vient de remplacer Amélia sur la ligne Paris Rodez. À ce titre, elle ouvre donc une dixième base en France en positionnant sur place un Airbus A319 qui proposera dans un premier temps deux vols par jour à destination de la capitale, le matin à 6 h 25 et le soir à 18 h 20. Cette fréquence est essentiellement tournée vers la clientèle d’affaires qui représente environ 70 % des passagers, cela permet donc de maintenir des entreprises en région. Cette ligne est dite en délégation de service public et donc plusieurs collectivités locales contribuent à l’équilibre économique de la ligne si elle devait être par trop déficitaire…
Cette contribution est loin d’être anodine ; pour le précédent contrat assuré par la compagnie Amelia (Ex-Regourd Aviation), les élus et les administrés avaient financé la ligne à hauteur de 9,6 millions d’euros. Ce remplacement permet à Volotea de créer officiellement 30 emplois sur le site, le contrat signé prévoit également 1 140 vols et 178 000 sièges pour l’année 2025, avec des tarifs allant de 45 à 172 euros, officiellement, car on sait tous que les conditions tarifaires peuvent largement changer en fonction de la réservation. Pour Arnaud Viala, le président du département, le choix s’est fait sur la fréquence de service, l’accessibilité du prix des billets pour le plus grand nombre.
Carlos Munos, le dirigeant de la compagnie prévoit un taux de remplissage de 90 %. Ces dernières années, le trafic était en baisse entre 2022 et 2023 pour le nombre de passagers (-3,6 %) et -7.2 % en prenant comme référence la période COVID, pour le nombre de mouvements, entre 2022 et 2023, on est à -4.6 % Toutefois, pour les élus et les usagers, c’est bien un « ouf ! » de soulagement : les relations étaient parfois compliquées avec Amélia, l’ancien délégataire, même si ce dernier a pu assurer l’exploitation jusqu’en août. Ainsi, en cours du premier contrat, Alain Regourd, le dirigeant d’Amélia, avait clairement annoncé rompre le contrat, sans doute pour faire pression concernant la possibilité de construire un hangar de maintenance sur site, les choses n’allaient pas assez vite… Par ailleurs, le transporteur ne gagnait pas d’argent.
Concernant l’arrêt des vols vers Paris, la compagnie Amelia semble se concentrer vers d’autres marchés, dont celui de l’affrètement et plus particulièrement par Air France. Avec cette « prise de guerre » d’une compagnie espagnole en terra aéronautique française, Volotea dispose désormais de vingt-trois avions basés en France, répartis sur dix bases. Un autre chiffre est intéressant : 50 % de ses lignes sont sans concurrence, cela fait clairement Volotea, la compagnie des territoires. Par ailleurs, elle pourrait également faire jouer son réseau pour proposer aux Ruthénois des dessertes plus riches. Malgré la bonne volonté de Volotea, le premier vol s’est soldé par six heures de retard, cela en raison de la météo et d’un incident technique.
À noter que Chalair avait également postulé, ses conditions n’avaient pas emporté l’enthousiasme des élus. Enfin, au travers de cette nouvelle ligne, il y a eu un rééquilibrage des participations au budget : le département ne « pèse » plus 55 % contre 70 auparavant, la région intervient pour 22 % et Rodez Agglomération également pour 22 %, le dernier pour cent est celui de la CCI de Rodez. Le contrat est signé pour 4 ans. Toutefois, ce grand professionnel de l’aérien se demande comment unA319 pourra être rentable sur une telle ligne, à moins bien sûr que Volotea n’en profite pour mettre un pied (train ?) à Orly…