TRANSPORT
L’idée de départ pouvait être intéressante. À la suite de la défection d’Air France, le projet de la compagnie Celeste était, d’abord, de reprendre la ligne Brest-Orly, puis de desservir quelques destinations en Europe et la Corse. Elle n’a jamais obtenu sa licence d’exploitation. Elle est aujourd’hui en redressement avant même d’avoir volé.
Monter une compagnie aérienne en France s’apparente à une forme de parcours du combattant, entre les études de marché qu’il faut fiabiliser, le discours ambiant de l’aérien bashing, les gouvernements très attentifs à leurs écolos et une administration omnipotente dont les décisions ne sont pas toujours comprises. Les élus et managers bretons en font les frais depuis plus d’un an : le projet de création de la compagnie Celeste reste désespérément au sol, alors tout s’était mis en place depuis 2021 pour un démarrage courant 2024. Pire, la compagnie vient d’être mise en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Brest. Toutefois, dans un communiqué de presse, la compagnie assure « poursuivre les travaux en cours avec ses partenaires financiers et commerciaux, visant à l’obtention rapide de la licence d’exploitation et le lancement des opérations de la société ».
Au fil des mois, la crédibilité du projet avait beaucoup souffert malgré les annonces et les coups de « com ». L’un des plus spectaculaires a été la mise en peinture de l’avion, un CRJ 100 (ex-HOP !) dans un atelier breton de Sabenac Technics. Celeste dispose de pilotes qualifiés sur CRJ – bien que l’avion disparaisse progressivement des flottes des compagnies modernes –, de PNC et, surtout, d’un certificat de transporteur aérien (CTA)… Mais il manque l’essentiel : la licence d’exploitation qui permet de commencer les vols. […]