TRANSPORT
Cette forme d’aviation est prise en grippe par les écolos, elle n’est pas défendue par les pouvoirs publics quand elle n’est pas directement attaquée par un ministre des Transports, de l’avis de la profession. Même la Commission européenne la considère du bout des lèvres. Elle rend pourtant un inestimable service en matière de désenclavement.
« Quand vous devez faire du Lorient-Gdansk et que vous emmenez avec vous un staff de collaborateurs, vous ne pouvez pas vous permettre d’immobiliser tout un groupe pour un voyage en train qui dure plusieurs heures, voire plusieurs jours, cela coûte trop cher pour l’entreprise en temps de travail dépensé. En une heure et demie d’avion, vous embarquez tout le monde et vous pouvez même travailler dans une ambiance brainstorming, l’avion d’affaires est un outil irremplaçable », explique cette professionnelle du secteur. Et, en fait, si vous tapez le trajet sur le Net, vous trouverez un train qui mettra 22 heures pour parvenir à destination, entre Paris et Gdansk. À cela, il faudra ajouter Lorient-Paris…
Des exemples comme celui-ci, la profession est capable de les dégainer facilement quand on parle d’efficacité. L’aviation d’affaires, c’est un moyen de transport pas exactement comme les autres : il est plus pertinent. En fait, il est complémentaire à tout ce qui existe déjà et, surtout, à ce qui n’existe pas. Ce que l’on trouve en face ? C’est le plus souvent la SNCF qui, on le sait, ne couvre pas les besoins, surtout pour des liaisons transversales. Certains opérateurs en compagnie n’ont pas besoin de « pousser » les chefs d’entreprise vers l’aérien, ils sont capables eux-mêmes de faire des arbitrages temps passé/coûts pour choisir entre l’avion et le train. Et, pourtant, face à ces indubitables arguments de souplesse, l’aviation d’affaires continue d’être discriminée, tant par les hommes politiques au pouvoir (ou non) que par les écologistes qui en ont fait leur bête noire.
Un des exemples les plus frappants est l’exclusion de ce mode de transport de la taxonomie européenne. Elle désigne la classification des activités économiques ayant « un impact favorable sur l’environnement ». L’objectif est de flécher les investissements des grands organismes de financement vers les activités « vertes ». Il existe 7 critères principaux, ceux qui se rapprochent le plus de l’aérien sont l’objectif d’atténuation et d’adaptation au changement climatique et un autre est le contrôle de la pollution. Après de nombreuses discussions, la Commission européenne a décidé, il y a bientôt un an, d’accepter le transport aérien commercial dans la taxonomie, mais pas l’aviation d’affaires… […]